C’est dur d’être apprenti, encore apprenti de sotrama, ces engins de transport public desservant les quartiers de Bamako. L’apprentissage du métier de chauffeur de sotrama se passe dans la douleur, souvent au prix de sa vie. Ces jeunes, dans la plupart des cas ne font rien pour faciliter les choses. Plusieurs fois en prise avec les passagers dans un langage dont ils sont seuls à maîtriser le style, ils savent tellement se confondre aux véhicules qu’on les aurait cru ingénieure en montage. Dommage, la leçon du jour a été si dure à assimiler que le petit apprenant en a payé de sa vie.
Le drame s’est passé au niveau du quartier du fleuve. Une sotrama avec à son bord un chauffeur, un apprenti et quelques passagers en était à son train-train quotidien. Elle venait de la direction du rail-da pour le quartier Torokorobougou. La victime s’appelle Amadou Keita, âgé seulement de 12ans, domicilié à Badalabougou. L’accident est survenu, le 15 mars 2017 aux environs de 18 heures 40 minutes.
D’après certains passagers qui étaient à bord dudit véhicule, le drame s’est produit quand le chauffeur a stoppé le véhicule à la demande de son assistant d’apprenti pour prendre une cliente au niveau du quartier du fleuve.
Au moment où il redémarra, l’apprenti était à la recherche d’un autre client qui l’avait signalé par derrière.
Le véhicule qui venait de repartir en trombe allait à toute allure, et pour le rattraper, l’apprenti était obligé de courir aussi vite que lui sur son côté droit. Tout juste au niveau de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), en voulant s’accrocher, il s’affaissa sous la roue arrière, du coup, sa tête fut écrasée sans que le chauffeur ne s’en rende compte.
Ce sont les cris des passagers à bord du véhicule qui ont fait alerter le chauffeur qui n’a trouvé l’arrêt qu’à plus de 100 mètres du lieu. Tragique accident qui a fait drainer un monde fou. C’est ainsi que la protection civile alertée, débarque aussitôt pour transporter le corps sans vie de la victime aux services d’urgence du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Gabriel Touré de Bamako où son corps fut récupéré par les siens le même jour. Affolé, après le drame, le conducteur, de peur de se faire lyncher, prit la poudre d’escampette.
L’enterrement de la victime a eu lieu le lendemain chez ses parents.
En cette douloureuse circonstance, toute la rédaction de l’Inspecteur présente aux parents d’Amadou ses condoléances les plus attristées.