Une grève qui crève les yeux des pauvres populations. Une grève qui fait palpiter le cœur et le corps. Une grève qui génère et augmente le stress de millions de pauvres. Une grève illimitée qui coince l’âme du malien lambda depuis plus de 3 semaines. Personne ne sait encore comment et quand elle se terminera. Dans le domaine de la Santé au Mali, cette grève est un grand et triste record. Des centaines de morts dues au manque de soins médicaux adéquats. Une situation alarmante causée par l’incompétence du régime du maladroit Président Ibrahim Boubacar Keita dit IBK. Cet homme qui continue à battre tous les grands records de mauvaises gestions depuis le règne de l’Empereur, Soundiata Keita, jusqu’à maintenant. Le premier président du Mali, l’humble et l’honnête Modibo Keita se retournera certes dans sa tombe.
Plus d’une quinzaine de millions de maliens ne pourra aller chercher des soins médicaux que dans des hôpitaux maliens malgré la vétusté et l’insuffisance des matériels de travail. Ces moyens de travail qui se trouvent dans les mains des personnels soignants mal payés et inconsidérés comparativement à leur collègue des pays voisins de la même zone monétaire : CDEAO.
Ce mépris des dirigeants envers les hôpitaux publics et leurs personnels s’explique par le fait que le président IBK lui-même tout comme sa famille, ses amis, ses proches connaissances et collaborateurs dans le parti RPM et dans le gouvernement, ne vont jamais se soigner dans ces Centres de Santé du Mali. Dès que ces centaines de maliens privilégiés sentent la moindre douleur, de la tête aux pieds, ils prennent l’argent public pour aller se faire soigner dans des pays occidentaux.
Quelle solution des maliens à cette grève illimitée des services de Santé ?
Dans l’histoire de notre Mali indépendant jamais les maliens n’ont vécu un si grand malaise social. Pourtant seules les populations maliennes pourront mettre fin à leur souffrance. A condition qu’elles acceptent de se mettre debout, en très grand nombre, pour exprimer pacifiquement aux dirigeants insouciants leur ras-le-bol. Car, la Santé est un domaine trop sensible qui concerne tous les maliens sans exception. Du jour au lendemain, chacun peut se trouver malade.
C’est dans ce contexte que le Biprem Fasoko, sans tergiverser a écrit ce communiqué : « Sommer le gouvernement à négocier avec le corps médical en grève illimitée » qui est paru le lundi 27 mars dans la presse malienne. Nous y avons informé un grand nombre de maliennes et maliens pour bien les sensibiliser à soutenir les grévistes légalistes et pacifistes qui souhaitent que chaque personne ait droit à des soins médicaux adéquats dans des hôpitaux assainis.
Le Biprem s’est buté au refus total de IBK et de son gouvernement à appliquer cette recommandation dans ledit communiqué : « …que le gouvernement ou la présidence entame une négociation sincère avec les grévistes pour remettre la population dans son droit aux soins médicaux normalisés et améliorés au plus tard ce jeudi 30 mars qui marquerait la troisième semaine du déclenchement de cette grève évitable. En prévention d’un manque de négociation jusqu’à la date indiquée, le Biprem pacifique, en étroite collaboration avec d’autres associations patriotiques, déposera légalement sa lettre pour, bientôt, faire la manifestation publique de son indignation »
Devant cette négligence absurde de IBK et son gouvernement, le Biprem soucieux du bien-être des maliens, a déposé, selon la constitution malienne, la lettre d’information de manifestation, le jeudi 30 mars, à la Mairie de la Commune III du District de Bamako. Dans cette correspondance, le Biprem a précisé quelle tiendra un Sit-in au Monument de l’indépendance ce lundi 03 avril 2017. La Mairie avait prévu donner sa réponse le vendredi 31 mars.
L’alternative du Biprem Fasoko
Quand un responsable du Biprem est allé chercher ladite réponse, il lui a été signifié que la Mairie est en attente de l’avis du Gouvernorat de Bamako pour se prononcer au plus tard le lundi 03 avril dans l’avant midi. Le même vendredi, le soir, un monsieur, se présentant employé de la Mairie, a téléphoné à un responsable du Biprem signataire de la lettre. Il lui annonce verbalement la désapprobation du Sit-in programmé dont mention sera faite dans une lettre qui sera disponible ce lundi 03 avril, le jour même de la manifestation pacifique.
Légalistes et pacifistes, les membres et responsables du Biprem qui ont toujours été respectueux de la légalité dans toutes leurs activités ne seront pas surpris par une telle réponse négative de la part des autorités autoritaristes. Ainsi, le Biprem a prévu ce plan B : Dans le cas d’une réception de la lettre d’interdiction de manifestation au Monument de l’indépendance, le Biprem se rendra dans la Cour de la Bourse du Travail, situé à coté du Monument pour tenir sa manifestation pacifique et s’adresser à la presse nationale et internationale. Donc nous demandons à tous les patriotes, s’ils ne trouvent pas d’évènement au Monument, ce lundi 03 avril, de se rendre à la Bourse du Travail où nous exprimerons ensemble notre indignation contre l‘entêtement des dirigeants, trop insouciants face aux problèmes de santé des populations qui ont trop enduré.
C’est maintenant que nous devons, tous ensemble, efficacement et rapidement exercer une forte pression sociale continue, populaire et pacifique sur ces dirigeants pour solutionner cette grève illimitée du corps médical, car trop c’est trop.
Par Lacine Diawara, écrivain, directeur de publication du journal Option et président du Biprem Fasoko en mission au Canada