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EDITO : restons debout sur les remparts
Publié le lundi 3 avril 2017  |  Le Sursaut
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Le président de la République vient, avec le peuple malien, de remporter un succès incontestable. Une conférence d’entente nationale lui a été, nous a été, imposée par l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Il y a cru, l’a considérée comme une étape vers la paix, l’a convoquée. D’aucuns, dans son entourage immédiat auraient plaidé pour son report au nom d’un agenda qui n’est pas celui du peuple. Il aurait choisi d’aller à leur encontre et les résultats sont là : la conférence s’est tenue, elle a rassemblé les Maliens de tout bord, elle a permis à la parole de se libérer, des résolutions ont été formulées.
Cependant, notre scepticisme demeure. Scepticisme qui n’est nullement pessimisme. Si nous demeurons sceptiques, c’est au regard de tout ce qui s’est produit de 1992 à ce jour. Que d’actes ! La Flamme de la Paix, les Accords d’Alger de 2006, l’Accord préliminaire de Ouagadougou, la signature, en grande pompe, de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, l’Entente pour la mise en place des autorités intérimaires ! Pour quels résultats ? L’éternel retour à la case départ.
L’Etat est de bonne foi. Ceux avec qui il traite peuvent-ils soutenir être dans les mêmes bonnes dispositions que lui ? Ceux qui, au lendemain de son effondrement en 2012 se sont précipités à son chevet, arguant lui apporter leur soutien et leur amitié donnent-ils réellement la preuve qu’ils œuvrent pour notre unité et l’intégrité de notre territoire ?
Des signes sont là, qui incitent à une vigilance accrue : un responsable du MNLA qui, à Kidal, reçoit un diplomate accrédité à Bamako comme le ferait un chef d’Etat ; un responsable du MNLA qui se déplace à l’étranger comme le ferait un chef d’Etat, qui s’entretient avec son hôte sur la paix et la sécurité au Sahel après avoir assisté à une prière collective sur le retour de la paix au Mali, un ministre de la République siégeant dans une salle de conférence à Kidal avec, sur la table, le drapeau du Mali étendu à côté du « drapeau de l’Azawad », l’absence notoire, à la Conférence d’Entente Nationale, des ténors de la rébellion…
La Conférence a discuté de l’Azawad. Certains ont banalisé la question. L’ « Azawad » renverrait à la même réalité que les appellations « Bélédougou », « Kaarta ». Ceux-ci semblent ignorer qu’en réalité il existe deux « Azawad » : l’Azawad originel, terre des Arabes Bérabiches, cuvette entre Tombouctou et Araouan et l’Azawad, république autoproclamée des « nobliaux de Kidal ».
La première ne pose aucun problème. S’il y a débat, c’est à propos de la seconde. Le Bélédougou comme le Kaarta ne possèdent ni drapeau, ni hymne national, ni constitution ; la République autoproclamée de l’Azawad possède ces attributs et ne se gêne nullement de les exhiber. C’est parce que l’Azawad est présenté comme « un territoire presque entièrement désertique situé dans le Nord du Mali… » que l’appellation doit être considérée avec prudence.
La Conférence a suscité engouement et enthousiasme. Une intervention mérite d’être particulièrement méditée. Elle est celle d’une participante qui, avec forte conviction, a posé une série de questions : comment assurer le retour de l’administration dans les régions du Nord si, au préalable, l’on n’a pas pris soin de désarmer et de cantonner les rebelles ? Qui mettra en œuvre les résolutions ? Quand et comment ? La pertinence de ces questions interpelle. C’est pour cette raison qu’il nous incombe de rester debout sur les remparts.

LA REDACTION
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