Avec sa langue mielleuse, il se faisait passer pour un magistrat en poste au Tribunal de Grande Instance de la Commune VI du district de Bamako, Ibrahim Aly Sidi Maïga, après avoir escroqué de paisibles citoyens, a fini par tomber dans les mailles de la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ).
Pour une énième fois, la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ) de la police nationale, a réussi un joli coup de filet.
Au grand bonheur des citoyens et pour l’honneur du corps de la magistrature, elle a réussi à mettre hors d’état de nuire un escroc de grand chemin qui opérait sous le couvert d’une fausse robe de magistrat. Il s’agit de Ibrahim Aly Sidi Maïga, la trentaine légèrement révolue, la langue mielleuse dans le verbe juridique, le crane bien rasé, toujours tiré à quatre épingles, l’homme se faisait passer pour un magistrat servant au Tribunal de Grande Instance de la Commune VI du district de Bamako, pour arnaquer des paisibles citoyens, sans sourciller.
Son dernier forfait remonte à début mars et la victime est un Malien vivant en France du nom Diadié Traoré qui, d’après nos informations, voudrait vendre une voiture de marque Toyota model RAV 4 dernière génération. C’est ainsi qu’il a été mis en contact avec Ibrahim Aly Sidi Maïga, par un de ses proches, M. Doucouré, un autre compatriote, installé en France. Après discussions, les deux parties concluent le marché et le prix du véhicule a été fixé à 10 millions FCFA. Mais là où le bât blesse, c’est qu’il propose de payer les 10 millions FCFA deux semaines après. Et pour gagner la confiance du vendeur, le client peu ordinaire, Ibrahim Aly Sidi Maïga, se fait passer pour un magistrat en poste au Tribunal de Grande Instance de la Commune VI.
Ne se doutant de rien, le propriétaire du véhicule, Diadié Traoré lui remet ainsi les clés du véhicule dans l’espoir d’entrer en pssession de ses 10 millions FCFA, deux semaines après la vente, comme convenu. Mais à sa grande surprise, aussitôt que les clés du véhicule lui ont été remises, le vrai faux magistrat disparait dans la nature, sans laisser de traces.
Après s’être fait piquer sa Rav 4, sur la base du faux, mais de la plus facile des manières, les larmes aux yeux, Diadié Traoré porte plainte au niveau de la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ), dirigée par le commissaire principal Hamadoun Billal Traoré.
Par un coup du hasard, cette affaire tombe sur la table de l’inspecteur principal de police, Mohamed Haïdara dit ‘’Derrick’’, chef de la section recherche de la BIJ. Un officier expérimenté, qui dirige de telles situations comme un puzzle de jeu vidéo dans la main. Cela en procédant étape par étape et écartant coup par coup les éléments, des moins importants aux plus importants jusqu’au sujet principal.
Ainsi, comme l’on pouvait s’en douter, après des investigations mûries, l’enquête porte fruit. Au bout de quelques jours, le faux magistrat, Ibrahim Aly Sidi Maïga est localisé et cueilli à froid par l’inspecteur ‘’Derrick’’ et ses hommes à Lafiabougou dans une station service ‘’Total’’.
A l’issue de son interpellation, la police découvre qu’il n’était point à son coup d’essai. Et d’après les archives, il avait déjà été arrêté par la police pour avoir roulé dans la farine un jeune du nom de Touré à qui il a remis une dizaine de notifications de parcelles (des faux documents) en échange d’un véhicule de marque ‘’Hundai Tiguane’’, qu’il a par la suite, vendu à un particulier du nom de Tambadou.
Mais aussi, toujours avec le même mode opératoire, Ibrahim Aly Sidi Maïga a escroqué un groupe de 5 femmes de la somme de 4 millions 600 mille FCFA. Et cela, d’après nos informations au motif de les faire recruter dans l’armée, dans la gendarmerie et même dans la magistrature.
Et la liste de ses victimes n’est pas exhaustive.
Mais, les éléments de la Brigade d’Investigations Judiciaires (BIJ), ont réussi à récupérer les deux véhicules qui ont été restitués à leur propriétaire respectif.
Quant au faux magistrat, escroc de grand chemin, Ibrahim Aly Sidi Maïga, il a été déféré par le tribunal de Grande Instance de la Commune III du district de Bamako, devant le 8ème cabinet du pôle économique. C’est-à-dire devant des vrais magistrats.
Abel Sangaré