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Débat politique de la radio Kledu sur la conférence d’entente nationale: Majorité et Opposition se rejettent la responsabilité de la non inclusivité
Publié le lundi 3 avril 2017  |  Infosept
Rassemblement
© aBamako.com par Momo
Rassemblement citoyen des partis politiques contre le terrorisme
Bamako, le 21 janvier 2017 les partis politiques de la majorité et de l`opposition ont ont organisé un rassemblement au monument de la paix pour soutenir les FAMAS
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Nul ne peut contester le rôle citoyen que joue la Radio Klédu au Mali. Avec des maigres moyens, elle parvient à se hisser dans la cour des grands médias au Mali. Trois émissions ont, semble-t-il, bâti la réputation de Radio Klédu, la radio de l’information, de la formation et de l’éducation. Elles sont « Un Monde sans terrorisme » de Bakary Togola, « Allo ! Klédu » animé par Yéli Madi Konaté et le débat politique organisé tous les jeudis à 23 heures, par Kassim Traoré. Ce débat politique, bien que diffusé assez tardivement, suscite aujourd’hui beaucoup d’intérêts au sein de la classe politique et même de la jeunesse qui ont tous soif de débats pour apprendre, comprendre et entreprendre.

Celui du jeudi 30 mars 2017 était sur la Conférence d’Entente Nationale et avait comme invité des personnalités de la Majorité, de l’Opposition et de la société Civile. Si les débats ont été parfois houleux, ils ont eu l’avantage d’éclairer la lanterne de bon nombre d’observateurs tant sur les raisons du refus de l’Opposition de participer à la CEN que sur celles d’une partie de la société civile comme « DJOKO NI MAYA », qui a une voix discordante à celle du régime.

Il y avait autour de la table de Kassim Traoré, Dr Abdoulaye Niang de « DJOKO NI MAYA », Dramane Diarra, magistrat et fraichement nommé Procureur en commune IV, Me Boubacar Karamoko Coulibaly de l’URD, parti politique de l’Opposition, M. Aya du Parti Yéléma, majorité et M. Naffet Keita, membre de la Commission préparatoire de la CEN. Pour Me. Boubacar Karamoko Coulibaly, le refus de l’Opposition de participer à la CEN était dû au mépris du régime à l’égard de l’Opposition. Il dit que l’Opposition n’a reçu la carte d’invitation que le 30 mars au soir, soit 72 heures après la cérémonie d’ouverture.

La 2ème raison tenait au fait que les propositions d’amélioration des TDR faites l’Opposition, n’ont pas été prises en compte. Pour Dr. Naffet Keita, le refus de participer à une telle conférence est un manque de volonté politique et une mauvaise foi manifeste de l’Opposition. Il a déploré le fait que l’Opposition voudrait jouer le rôle qui n’est pas le sien. Seul, le Président de la République jouit de certaines prérogatives, a-t-il martelé. Quant à son binôme, M. Aya du parti Yéléma, il a lui aussi fustigé le comportement de l’Opposition qui vient de rater une autre occasion de parler du Mali, de participer à la construction de la Paix et de sceller la Réconciliation.

Pour Dr. Abdoulaye Niang, cette Conférence d’Entente Nationale ne peut ni amorcer la paix encore moins jeter les bases d’une réconciliation, parce qu’elle a été mal organisée, non inclusive et même incompréhensible. Dr. Niang a renvoyé la balle dans le camp du Président de la République qui semble être le chef d’orchestre de cette symphonie aphone et dissonante.
Abondant dans le même sens que Dr. Niang, Dramane Diarra dit ne pas être surpris de la cacophonie, car, pour lui, la Conférence d’Entente Nationale est le résultat de la mise œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation.

Pour M. Diarra, cet Accord porte les germes de la partition du pays et la CEN qui en est issue ne saurait corriger ses lacunes et ses imperfections. Pour lui, la CEN devrait dépasser le seul cadre de l’Accord pour parler de toutes les crises. Mais, selon le tout nouveau procureur de la Commune IV, les TDR de la CEN tels qu’indiqués dans l’Accord, il était difficile d’aborder d’autres thématiques fussent-elles importantes.

En définitive, il y a certes eu quelques empoignades entre le représentant de l’Opposition et celui de la Majorité, des écarts de langage, mais au finish, les auditeurs se sont couchés satisfaits des commentaires faits par les uns et les autres. La Radio Klédu est en train de gagner en notoriété et en confiance avec peu de moyens, là où d’autres médias comme l’ORTM, avec des moyens colossaux, clopinent.

Youssouf Sissoko
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