L’application intégrale et effective de cette disposition communautaire qui réglemente tous les gabarits, tous les poids et toutes les charges à l’essieu, a été officiellement lancée samedi dernier
«Aujourd’hui, samedi 1er avril, je déclare officiellement lancé le Règlement 14 dans son application intégrale et effective. A partir d’aujourd’hui, tous les gabarits, tous les poids et toutes les charges à l’essieu devront être conformes au Règlement 14 ». C’est en ces termes que le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mme Traoré Seynabou Diop, a donné le coup d’envoi de l’application du Règlement N°14/2005CM/UEMOA du 16 décembre 2005. La cérémonie s’est déroulée au poste de péage et de pesage de Sanankoroba, localité située à une trentaine de kilomètres de Bamako. Le Règlement 14 qui est un accord entre les pays de l’UEMOA, le Ghana et la Guinée, porte sur l’harmonisation des normes et procédures du contrôle de gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises. Pour notre pays, comme pour les autres États membres, la mesure est destinée à préserver les infrastructures routières et contribuer à la durabilité des investissements réalisés dans les routes. C’est à 10 h 25 mn que Mme Traoré Seynabou est arrivée au poste de péage et de pesage de Sanankoroba où l’attendaient son collègue de la Sécurité et de la Protection civile, le général Salif Traoré, le maire de Sanankoraba, Mme Diarra Maïni Doumbia ainsi que les autorités administratives et coutumières de la localité. Après la cérémonie d’accueil d’usage, les ministres sont entrés dans la cabine pour assister aux pesées de certains véhicules, avant de visiter les installations. Yacouba Sangaré, un chauffeur de camion gros porteur en partance pour Bougouni, a salué l’initiative en ces termes : « Les surcharges ne sont bonnes ni pour le goudron, encore moins pour le véhicule et non plus pour le conducteur lui-même ». Après le passage sur la balance, le conducteur peut apercevoir sur un petit tableau numérique accroché au mur, des informations relatives au poids de son véhicule. Quelques instants après l’entrée en vigueur du Règlement, tout allait bien, jusqu’au passage d’un camion citerne qui avait dépassé la charge autorisée à l’essieu qui est de 11 tonnes. Le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement est immédiatement monté dans la cabine dudit camion pour prodiguer des conseils au conducteur. Les agents du contrôle ont saisi la carte grise du véhicule, dont le chauffeur a été sanctionné. « Le 20 mars 2017, nous avons organisé un atelier d’information et de sensibilisation sur l’application du Règlement 14, à l’endroit des chargeurs et transporteurs. Nous sommes venus aujourd’hui sur le terrain pour qu’ils constatent que ce n’était pas des paroles en l’air et que c’est réellement l’activation du Règlement », a indiqué Mme Traoré Seynabou Diop, avant d’annoncer qu’il y aura systématiquement des sanctions pour les personnes qui refuseront de s’y conformer. « Toute personne qui aura dépassé la charge autorisée à l’essieu qui est de 11 tonnes, aura sa sanction qui va de 20.000 à 60.000 Fcfa etc », a-t-elle averti. Parlant des mesures d’accompagnement, le ministre dira qu’un numéro, d’appel, le 80 00 55 66 est déjà opérationnel. Il permettra de signaler tous les actes anormaux. Elle a remercié les chargeurs et les transporteurs pour leur adhésion au Règlement, tout en sollicitant leur patience pour sa bonne mise en œuvre, car précisera-t-elle, « toute nouvelle mesure a son petit côté d’insuffisances qu’il va falloir corriger». « Qui dit transport, parle de sécurité humaine. Nous travaillons ensemble. Il s’agit de la mise en œuvre d’un engagement communautaire. Le Mali met en œuvre son engagement et les agents qui sont chargés de le faire doivent être sécurisés », a déclaré de son côté le ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Salif Traoré qui a aussi dénoncé le phénomène des surcharges qui provoque des accidents de circulation tout en engendrant des pertes en vies humaines, et rappelé que les agents de sécurité sont les premiers à intervenir sur les lieux de ces accidents. Abdoulaye Tandina, chef de file des partenaires à la BAD (Banque africaine de développement), a dit être venu « accompagner le gouvernement pour le développement d’un secteur vital pour l’Afrique et en particulier pour le Mali qui est un pays enclavé ». « La préservation du patrimoine routier est capitale pour nous et c’est ce qui va déterminer nos interventions futures dans le secteur. Nous sommes très heureux de voir que le Mali est en train de poser un acte important pour préserver son patrimoine routier et nous sommes disposés à l’accompagner dans ses efforts », a-t-il souligné. Le directeur général de l’Autorité routière, Baba Moulaye Haïdara, le président du Conseil malien des chargeurs, Ousmane Babalaye Daou, et son collègue du Conseil malien des transporteurs routiers, Youssouf Traoré qui ont assisté à la cérémonie de lancement, ont tour à tour salué l’esprit de l’initiative et réaffirmé leur engagement à aider le gouvernement dans sa bonne mise en œuvre. Avant de regagner la capitale, le ministre Diop a fait une escale au poste de contrôle de Sénou pour s’entretenir avec les agents de la circulation (policiers et gendarmes) afin d’édicter des mesures pour la fluidité de la circulation au niveau de cette zone qui connaît parfois des embouteillages gigantesques à cause des vendeurs qui occupent par endroits la voie.