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Entente nationale : La conférence du déclic existentiel
Publié le mardi 4 avril 2017  |  le Temoin
cloture
© aBamako.com par Momo
cloture de la Conférence d’entente nationale
Bamako, le 02 avril le président IBK préside la cérémonie de cloture Conférence d’entente nationale au palais de la culture
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Fortement attendue depuis la signature de l’Accord pour la paix dans lequel elle figure comme étape essentielle du processus de paix et de réconciliation au Mali, la Conférence d’entente nationale s’est finalement tenue selon le calendrier préalablement annoncé par les hautes autorités. Les amarres de l’événement ont été larguées, lundi dernier, à la faveur d’une cérémonie solennelle ouverte par le chef de l’Etat en personne, qui en a également campé le décor et fixé les contours et les enjeux.

Les travaux se sont ainsi poursuivis une longue semaine durant, d’abord au sein des différents groupes thématiques et ont progressivement accusé l’arrivée – plus pour enrichir le décor que pour être d’un apport aux échanges – d’acteurs naguère en marge de la tribune. Il s’agit notamment de la Coalition des mouvements de l’Azawad, qui a formellement accepté de prendre l’événement au vol après avoir obtenu des gages sur sa teneur ainsi que d’un retour sur certaines de ses étapes préparatoires.

En clair, outre le renoncement à la charte devant sanctionner la conférence, il a été convenu de faire machine-arrière et de compenser les concertations régionales par d’autres tribunes additives. D’autres tractations similaires ont également connu le même succès auprès des partis politiques de l’opposition longtemps demeurée de marbre avant de consentir à rehausser l’éclat de l’événement par un acte présence vers la fin des travaux.

Mais en plus de la CMA et des partis politiques de l’opposition, les assises nationales, à la différence des pourparlers d’Alger, n’a guère moins souffert de l’absence ou du moins de la sous-représentation de nombreuses autres figures de marque qui incarnent la crise au septentrion. C’est le cas de Bilal Ag Asharif totalement absent, d’Algabass Ag Intalla qui s’est limité à un passage-éclair et de bien d’autres personnalités.

Qu’à cela ne tienne, l’événement aura donné lieu à des échanges houleux et relativement fructueux au sein des ateliers thématiques respectivement consacrés à la paix, à l’unité et à la réconciliation nationales. Un cadre que diverses composantes de la nation malienne ont mis à profit pour explorer ensemble les profondeurs de la crise qui secoue le pays par sa partie septentrionale et de se tirailler longuement sur certains sujets essentiels parmi lesquels les épineuses équations de Kidal et le de l’Azawad. La première a trait à la cristallisation des divergences communautaires sur fond de guerre d’influence entre les populations Ifoghas et Imghads de l’Adrar, tandis que la seconde comporte des équivoques qui obstruent son acceptation par une majorité des entités communautaires de l’espace géographique auquel elle se rapporte.

La Conférence d’entente nationale aura en définitive plus contribué à étaler les divergences qu’à rapprocher les protagonistes de la crise. À ce sujet, un participant s’est confié en faisant remarquer que la difficulté à concilier les vues tient à une prédominance du choc des intérêts personnels et communautaires et que les acteurs veulent tous profiter de la recherche de la paix pour se positionner par le truchement de leurs communautés respectives. Et de mentionner que les autorités commettent une grave erreur en tombant dans le piège qui consiste à privilégier les préoccupations des composantes les moins représentatives au détriment des voix les plus légitimes.

Qu’à cela ne tienne, l’événement n’a pas été qu’inutile. Il a le mérite tout au moins d’avoir brisé la glace entre communautés qui ont finalement accepter de prendre langue en dépit de nombreux motifs de rejet mutuel. Par-delà ce déclic sans doute propice à une dynamique de communion et d’appartenance à la même patrie, la Conférence d’entente nationale pourrait également avoir posé les jalons pour conjurer le péril de la déstabilisation qui ferait peser sur la République et l’unité nationale une perturbation quasi imminente du calendrier électoral et référendaire de 2018. Toutes choses qui expliquent sans doute son organisation au pas de charge, qui s’apparente plus à un effort de conformité aux engagements de la partie gouvernementale vis-à-vis de l’Accord qu’à une volonté chimérique d’obtenir une entente nationale en si peu de temps.

La Rédaction
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