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Quand l’islam s’invite au débat national : ”Nous n’allons pas proclamer la République islamique” a rassuré Mahmoud Dicko
Publié le mardi 4 avril 2017  |  le Temoin
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© aBamako.com par FS
Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe
Le CICB a abrité le Jeudi 27 Août 2015, l`Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe. Photo: Mahamoud Dicko
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Le moins qu’on puisse dire est que le président du Haut conseil islamique du Mali fait partie des personnalités ayant vraiment mérité sa présence au sommet de la Conférence d’entente pour avoir arraché de haute lutte son ascension au présidium de cette importante tribune.

Après un tonitruant plaidoyer de son loyal éclaireur et bras séculier, en la personne de Mohamed Kimbiri, lequel a réclamé une prise en compte de la religion, Mahmoud Dicko est personnellement monté au créneau pour défendre cette position en martelant pour la circonstance qu’aucune paix n’est envisageable au Mali sans considération de la dimension spirituelle de la crise. La dimension religieuse de la crise malienne ? Cela pouvait aussi se comprendre sous le prisme d’une clarification sur les connexions bamakoises des envahisseurs djihadistes ainsi que sur les complicités actives ou passives dans les nombreuses exactions criminelles perpétrées sur les paisibles populations.

Mais les tenants du pouvoir confessionnel ne l’entendent point de cette oreille. Pour certains d’entre eux, la prise en compte de la dimension religieuse de la crise signifie relativisation de la laïcité et son adaptation aux réalités et spécificités d’un pays où l’islam domine par une écrasante majorité de 95 pour cent de la population. Aux yeux de M. Kimbiri, par exemple, il n’est point admissible de tolérer un parti à consonance confessionnelle comme les chrétiens – démocratiques d’Allemagne et le refuser au Mali.

Mais c’est avec une approche beaucoup plus subtile et intelligente que son mentor Mahmoud Dicko s’est prononcé sur la prise en compte de la dimension religieuse de la crise malienne. Il trouve en effet qu’elle s’impose par les couleurs confessionnelles que recèle sa rapide progression vers le Delta Central où les tueries et attaques meurtrières n’ont cure de la signature d’un accord avec les groupes armés, a relevé l’Imam Dicko. Sans daigner les dénoncer, le président du HCIM a déploré le fait que cette dimension religieuse a été occulté depuis les pourparlers d’Alger alors qu’elle est une réalité qui mérite d’être clairement posée pour autant qu’elle n’est pas seulement religieuse mais sociétale avec des phénomènes tout aussi désastreux comme celui de réfugiés, etc. Histoire peut-être de déblayer le terrain pour une éventuelle négociation avec Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa auprès de qui M. Dicko fait figure d’interlocuteur privilégié.

En tout cas, le président du Haut conseil islamique du Mali n’a jamais prêché pour sa chapelle avec autant d’attachement aux symboles de la République. À la différence de Mohamed Kimbiri, il estime que le caractère laïc de la République n’est pas antinomique des préceptes pour autant qu’il fait de la place à l’ensemble des religions. Et d’assurer que le HCIM n’ira pas jusqu’à «proclamer la République islamique au Mali», dans un contexte où DAESH se trouve en perte de vitesse à tous les fronts.

La Rédaction
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