Au niveau du bureau de la Coordination Nationale des Syndicats et Associations des Chauffeurs et Conducteurs Routiers du Mali (CNSACRM), le torchon brûle entre le clan Marafa Touré et celui de Souleymane Diallo dit Joli. L’implication du Tribunal de Grande Instance de la Commune II du District de Bamako et du Commissariat du 3ème Arrondissement aurait embrasé la débandade de cette affaire rocambolesque. Les tenants et aboutissants…
La version du clan Joli
En effet, depuis le courant de l’année 2014, la mésentente règne au sein de la Coordination des Syndicats de Chauffeurs et Conducteurs Routiers. Ces conflits, selon le clan Joli, découlent de la mauvaise gestion de l’opération Taxi ANPE-BRS en 2014.
A en croire ces derniers, une coopérative avait été mise en place et dans laquelle chaque membre cotisait 500f/jour. Cependant, avec l’appui d’un partenaire financier, la coopérative a pu accéder à un prêt de trente millions de nos francs (30 000 000 F CFA) pour l’achat de cinq (5) nouveaux véhicules.
Pour eux, Marafa aurait abusé de la confiance de ses pairs et se serait permis d’encaisser les 30 millions et d’aller payer seul, sans témoin, lesdits véhicules. Toute chose qui n’a pas été digéré par la grande majorité des membres de la Coordination, car aucun des véhicules ne correspondait selon eux au prix que Marafa donnait.
Suite à cette gestion jugée médiocre par le clan Joli, les secrétaires généraux des différents comités de base auraient convenu, conformément aux statuts et règlements de la Coordination Nationale des Syndicats et Associations des Chauffeurs et Conducteurs Routiers du Mali (CNSACRM), de convoquer une Assemblée extraordinaire le 24 juillet 2014. Au cours cette assemblée, Marafa aurait été destitué, Un nouveau bureau mis en place et confié à Souleymane DIALLO allias Joli. Ce dernier à l’époque était l’adjoint de Marafa Touré.
« Depuis ce jour, Marafa n’ayant pu digérer cet état de fait a entrepris une vraie campagne d’intoxication et de désinformation en s’abritant derrière l’UNTM. Il serait également soutenu par le Commissariat de police du 3ème Arrondissement et le Tribunal de grande instance de la Commune II du District de Bamako », ont-ils accusé. Selon eux, après avoir dénoncé auprès du Tribunal des cas d’abus et d’agression de la part des hommes de Marafa, rien n’a été fait jusqu’à ce que les deux clans s’affrontent. Affrontements au cours desquels, ajoutent-ils, Souleymane DIALLO dit Joli et 12 de ses proches auraient été arbitrairement conduits à la maison d’arrêt de Bamako sur instruction du juge d’instruction Soumaila TRAORE sans preuve aucune. Selon M. Boubacar BAKAYOGO, Secrétaire Général du comité de Fadjiguila, dans cette affaire, il semble avoir une justice à double vitesse.
La version du Juge d’Instruction Soumaila TRAORE
Dans la matinée du 14 mars 2017, le juge d’instruction Traoré Soumaila a bien voulu nous recevoir au Tribunal de la Commune II. Selon lui, il est bien fidèle à la discrétion car l’enquête par rapport à cette affaire suit son cours. Cependant, il a tout de même préféré éclaircir nos lecteurs en nous donnant sa version des faits. « L’arrestation de Souleymane DIALLO dit Joli est survenue à la suite d’une plainte de Marafa TOURE. Une plainte dans laquelle il est indiqué que les partisans de Souleymane DIALLO auraient agressé ceux de Marafa TOURE avec des armes blanches et des armes à feu. « C’est pour cela que j’ai ordonné son arrestation ainsi que 12 autres de ses camarades pour délit de blessure et coups et blessures volontaires », a voulu clarifié M. le Juge d’Instruction TRAORE. Et de préciser qu’il n’est d’aucun clan et que sa seule préoccupation reste l’application de la loi.
Si les proches de Marafa Touré le reconnaissent comme étant le Secrétaire Général de la Coordination, d’autres sources bien informées sur la question confient que son mandat a pris fin depuis le 12 septembre 2016. Face à cette situation de cacophonie, les autorités de tutelle sont fortement interpellées. Affaire à suivre…
KANTAO Drissa