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Santé au Mali : Grève à l’hôpital ?
Publié le mardi 4 avril 2017  |  Le 26 Mars
l`atmosphère
© aBamako.com par A S
l`atmosphère dans quelques services publics pendant la grève de l`UNTM
L`atmosphère dans certains services publics lors durant les deux jours de grève de l`UNTM (21 et 22 Août 2014)
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Depuis plusieurs jours maintenant, ‘’l’hôpital’’ au Mali est en grève illimitée. Des bébés, des femmes et des vieux meurent sous les yeux implacables et indiffèrent des blouses blanches, vertes, roses ou encore bleues.
A ‘’l’hôpital’’, le mot d’ordre de grève illimitée est bien respecté. Mais, ‘’l’hôpital’’ au Mali, c’est quoi même ?

D’aucuns l’appellent “le mouroir national”, d’autres, “la morgue nationale”. L’hôpital, est malade. Très malade. Son état de “santé” actuel n’est rien moins que critique. On y entre en marchant ; on n’en ressort, les pieds devant, dans un corbillard. A l’hôpital on ne compte plus les morts par négligence. Ou par incompétence.
Les interventions chirurgicales y sont devenues délicates. Bien plus, sans diagnostic conséquent parfois.
Anesthésiés le plus souvent par le coût des anesthésies et autres médicaments, certains malades se laissent opérer à “ciel ouvert”.
Pire, pour une simple entorse, on pourrait vous amputer une jambe, ou un bras.
Pour une inflammation à la langue, on vous rend muet pour le restant de vos jours.
Bien plus, au guichet, on vous laisse mourir pour une banale histoire de monnaie.
Aux urgences, les pauvres malades sont abandonnés à eux-mêmes jusqu’à ce que mort s’en suive.
Dans les salles d’hospitalisation, le spectacle est tout aussi révoltant.
Les malades voient leurs médicaments volés ou leurs porte-monnaies disparaître. En toute légalité. Pour une injection ou pour un sérum, l’infirmier vous tend la main.
Dans les couloirs mal éclairés, les poubelles dégagent des odeurs nauséabondes.
Ainsi, en pédiatrie, la “torture” des enfants est monnaie courante.
Les parents, sans recours, s’en remettent à Dieu. Car, les plaintes déposées contre certains médecins, pour “homicide volontaire”, sont restées sans suite.
A la morgue, les brancardiers font la loi : ou vous déboursez les sous, ou on abandonne votre “cadavre” aux mouches !
La nuit tombée, la cour de l’hôpital prend des airs de fêtes. Elle devient le lieu privilégié des rendez-vous. Le thé coule à flot. Et les grillades, servies à volonté. Adieu, les malades et leurs gémissements. Et si par malheur, votre malade agonise, ne vous fatiguez pas !
Occupés qu’ils sont, les infirmiers ne vous seront d’aucun secours. Bref, c’est ainsi qu’on meurt souvent à …l’hôpital.
Parce que les disciplines d’Esculape se sont hissés hors des lois ordinaires sous le couvert des jugements de l’Ordre des Médecins, le citoyen malien est désarmé et impuissant.
Insouciance, incompétence même pas trop poussé…
Boubacar Sankaré
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