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Edito : ’’ Azawad’’, l’imposture politique de la CMA trépasse !
Publié le mercredi 5 avril 2017  |  Le Démocrate
cloture
© aBamako.com par Momo
cloture de la Conférence d’entente nationale
Bamako, le 02 avril le président IBK préside la cérémonie de cloture Conférence d’entente nationale au palais de la culture
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La Conférence d’entente nationale (CEN) a vécu. A l’unisson, les ressortissants du nord ont jeté, sur les figures des membres de la Coordination des mouvements armés de l’Azawad(CMA), leur revendication raciste et imposture politique autour du mot ‘’ Azawad. Il a été décidé ainsi par les Maliens que l’Azawad ne saurait en aucun connu comme une entité politique, juridique ou Etatique, comme le veut la CMA. Mais plutôt, une entité géographique.

Voilà quelques approches sur la notion d’Azawad, « territoire » revendiqué par Les racistes du Mnla et acolytes. Il importe de s’appuyer sur des approches géographique, historique, sémantique et politique à propos de cette appellation. En effet, le terme’’ Azawad’’ désigne la vallée fossile d’une superficie d’environ 380 Km2 comprise dans la seule région de Tombouctou. Cette vallée se nomme en Tamacheq « azawad » qui désigne également un récipient plat dans lequel on mange. Dans un passé relativement récent, « Azawad » relève d’une construction politique initiée par Mohamed Ali Ag Attaher, aménokal (chef d’une confédération « tribale ») des kel Antessar (les Lansari des Arabes) de Goundam. Il a donné le paradigme « libération de l’Azawad » dans le contexte où, Mohamed Ali Ag Attaher, emprisonné sous la présidence de Modibo Kéïta pour cause de participation à la révolte de l’Adagh (que les colons français ont appelé Adrar des Ifoghas), puis libéré sous celle de Moussa Traoré. Il a trouvé refuge au Maroc, et se présentant comme le chef des tribus sahariennes du Sahara occidental, dite « Azawad ». Mohamed Ali a su jouer sur la lettre du Général De Gaule (1957) relative à une éventuelle autonomie des trois régions (actuelles) du Nord Mali contemporain, et ce, à la veille des indépendances des colonies de l’Afrique occidentale d’alors. A la grande surprise ! Aujourd’hui « Azawad » caractérise les 9è et 10è régions administratives en cours d’élaboration, la 9è concernant la « région de Taoudéni » (le triangle de l’or noir, à cheval sur les frontières de la Mauritanie, du Mali et de l’Algérie) riche en pétrole et surtout en gaz. Elle concerne l’espace essentiellement occupé par les Bérabich et autres Arabes. La 10è est relative à la région de Ménaka, espace occupé par les Kel Tamacheq Imouchar Iwellimidden qui dénomment ce bassin « ézawagh » (gh= « r » grasseyé). Cet espace se prolonge, à l’est, par la plaine du Tamesna nigérien.

Ainsi « Azawad » est replacé dans un contexte géographique, politique et administratif. A ces catégories, vient se surajouter la manière dont les Maures de Mauritanie désignent tout l’espace et territoires situés à l’est de la frontière qu’ils appellent « azawad », assimilant ainsi, sous une même appellation les « azawad » géographique et politique, l’Azawagh et le Tamesna. Il n’y a là rien de surprenant car les modes identificatoires exogènes sont globalisants, sans souci aucun des détails endogènes? Il ne faudrait pas y voir des intentions politiques. Enfin, sauf démonstration contraire, argumentée et textes à l’appui, « Azawad », tel que revendiqué par les groupes armés, à connotation raciste, ne peut se prévaloir d’un quelconque fondement géographique et/ou historique : il n’y a jamais eu de royaume ou d’empire « azawad ». Il s’agit d’une construction politique visant à légitimer territorialement une revendication politique séparatiste-indépendantiste. Qui oblige à fabriquer une assise territoriale sans laquelle les revendications seraient dénuées de sens. D’où son refus catégorique par les représentants de la région de Gao et Tombouctou à la Conférence d’entente nationale.

En conséquence, revendiquer une antériorité géographique et/ou historique pour légitimer un mouvement qui se prétend «révolutionnaire » afin de gommer son référent ethnique fondamentalement réactionnaire, relève de l’imposture politique. Une imposture politique qui ne passera en aucun cas. Puisque les Maliens n’en veulent pas. Tout comme, les ressortissants des régions de Gao et Tombouctou dont on veut appeler les terroirs’’ Azawad’’ qui seront dirigés depuis Kidal n’en veulent pas.

Aliou TOURE
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