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Adoption d’une loi de prévention et de lutte contre les violences basées sur le genre : La COSC-EPT/ MALI remet un mémorandum à la Commission Education de l’Assemblée nationale
Publié le mercredi 5 avril 2017  |  Le Démocrate
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de L`avocat Me Mamadou Konate sur l’Affaire Birama Touré
Bamako, le 04 mars 2016 L`avocat du dossier Me Mamadou Konate et le président du comité de soutien Kassim Traoré étaient devant la presse
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Le Mali est un pays où les violences basées sur le genre, comme l’excision et le mariage précoce, ont pris une proportion inquiétante. Le Mali est le 4ème pays ayant le plus fort taux de prévalence de mariage des enfants en Afrique. C’est fort de ce constat que la Coalition des organisations de la société Civile pour l’Education pour tous au Mali ( COSC-EPT/Mali), regroupant 30 associations de jeunes réunies à travers 10 clubs et 1000 adhérents, a remis hier mardi 04 avril 2017, un mémorandum pour l’adoption d’une loi de prévention et de lutte contre les violence basées sur le Genre (Excision, Mariage des enfants , force et obligation…) aux membres de la Commission Education de l’Assemblée nationale.
C’est la salle de conférences, archicomble, de la Commission Education de l’Assemblée qui a servi de cadre à la cérémonie de remise du mémorandum. Un mémorandum qui, selon le coordinateur national de la Coalition des organisations de la société Civile pour l’Education pour tous au Mali (COSC-EPT/Mali) Mahamadou Ongoïba, est pondu par plus de 30 associations de jeunes réunies à travers 10 clubs et 1000 adhérents.
En effet, le Mémorandum qui a été remis au président de la Commission Education de l’hémicycle, Siaka Sangaré, pour l’adoption d’une loi de prévention et de lutte contre les violences basées sur le genre, comporte 5 pages. Il contient les statistiques alarmantes sur le mariage précoce et l’excision.
S’agissant du mariage précoce, selon l’enquête Démographique et de Santé (EDSM V) réalisée en 2006, 50% des femmes étaient mariées avant l’âge de 18 ans ; l’âge moyen au mariage des filles est de 16,6 ans. Dans la région de Kayes, 80% des filles sont mariées avant d’atteindre l’âge de 15 ans. Dans les régions de Ségou, l’âge moyen du mariage est de 17 ans ; dans les régions de Mopti et de Gao, 75% des filles sont mariées entre 9 et 17 ans. Dans la région de Tombouctou, 53,8% des filles sont mariées entre 8 et 17 ans.
Pour ce qui concerne l’excision, toujours selon l’enquête Démocratique et de santé(V) tenue en 2012-2013 sans les trois régions que sont : Gao, Tombouctou et Kidal, 91% des femmes ont déclaré avoir subi la pratique de l’excision. Ce qui démontre que l’excision reste une pratique très répandue au Mali. Par rapport à la précédente enquête, on constate une augmentation de cette proportion qui était de 85% en 2006.
C’est à cause de ce constat triste, mais aussi du fait que le mariage des enfants et l’excision constituent de réels problèmes de santé publique( la survie de la femme et de l’enfant, les fistules, les difficultés d’accouchement, la césarienne, les cas de divorce, de marginalisation sociale, de dépendance économique, etc…et une réelle problématique d’accès et de maintien des filles dans le système éducatif) que le Coordinateur de la COSC-EPT/Mali, Mahamadou Ongoïba, a demandé aux honorables députes de traduire dans le droit cette assertion : « Le peuple Souverain du Mali proclame sa détermination à défendre les droits de la Femme et de l’Enfant ».
Après avoir reçu le mémorandum, le président de la Commission Education de l’Assemblée nationale, Siaka Sangaré a indiqué qu’au Mali les pratiques traditionnelles comme l’excision, le mariage des enfants, forcé et obligatoire et d’autres formes de violences basées sur le genre (VBG), sont assez ancrées dans nos us et coutumes compte tenu de cet héritage très fort de la religion et des traditions.
« Et ce sont les femmes, les filles et surtout les jeunes qui sont victimes de ces pratiques entre autres. Pour qu’une loi soit adoptée contre ces pratiques, il faudra une vaste campagne de communication et de sensibilisation », a-t-il indiqué. Le Président a promis de remettre le mémorandum à l’appréciation de l’ensemble des élus de la nation.
Aliou Touré
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