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Entretiens politiques France-Mali à Bamako, quatre civils tués dans le Nord
Publié le vendredi 8 mars 2013  |  AFP


© AFP par HABIBOU KOUYATE
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian s`est entretenu avec les autorités de transition maliennes
vendredi 08 mars 2013 à Bamako


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BAMAKO - Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian s’est entretenu vendredi à Bamako avec les autorités de transition maliennes, après avoir passé une journée dans le nord du pays avec les soldats français engagés dans des combats rapprochés contre les islamistes armés.

Alors que M. Le Drian était dans la capitale malienne, quatre civils ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi par des islamistes présumés dans la région de Tombouctou (nord-ouest), selon des sources concordantes. Cette zone avait jusqu’alors été préservée des menées jihadistes après sa libération par les armées française et malienne fin janvier.

Le ministre français de la Défense a été reçu successivement à Bamako par le Premier ministre Diango Cissoko et le président par intérim Dioncounda Traoré, et a rencontré les responsables de la mission ouest-africaine (Misma) et de l’opération française Serval.

En fin de journée, il est arrivé à Ouagadougou pour s’entretenir samedi
matin avec le chef de l’Etat burkinabè Blaise Compaoré. Le Burkina Faso
conduit une médiation - suspendue de facto par la guerre depuis deux mois -
dans la crise malienne pour le compte de l’Afrique de l’Ouest.

Les combats sont dans leur "dernière phase, la plus difficile, mais on
progresse tous les jours. Il faut aller jusqu’au terme", a déclaré M. Le Drian
devant la presse à Bamako.

Le ministre avait débuté jeudi sa visite au Mali par le massif des Ifoghas
(nord-est), près de la frontière avec l’Algérie. C’est dans cette zone que se
déroulent les combats les plus durs contre les jihadistes liés à Al-Qaïda, qui
s’y sont repliés depuis la reconquête des principales villes du Nord - Gao,
Tombouctou et Kidal - qu’ils occupaient depuis 2012.

Sur place, il a salué le "don de soi" des soldats français. Quatre d’entre
eux ont été tués en deux mois, dont deux au cours de la semaine écoulée, près
de Gao, la grande ville du Nord, et dans les Ifoghas.

"Les combattants sont pratiquement face à face, ils se voient, et donc
c’est à portée d’hommes, ça se passe au sol dans des conditions extrêmement
dures", a assuré M. Le Drian sur la radio Europe 1.

Un jihadiste français prisonnier

Quelque 4.000 soldats français sont déployés au Mali et doivent amorcer
leur retrait en avril, selon le président François Hollande. Les forces
françaises, qui combattent dans les Ifoghas avec environ 800 soldats
tchadiens, doivent à terme passer le relais à la Misma, à laquelle
n’appartient pas le Tchad.

Mais l’armée malienne et la force régionale paraissent pour l’heure
incapables de sécuriser à elles seules le nord du pays.

Deux jihadistes français ont par ailleurs été arrêtés au Mali: l’un, pris
en novembre et extradé mardi vers la France, et un second fait prisonnier avec
une "demi-dizaine" d’autres jihadistes dans les Ifoghas, selon Paris.

"Je ne pense pas qu’on puisse parler de filière. Il y a effectivement un
certain nombre de concitoyens perdus parfois travaillés par des milieux
extrémistes et fondamentalistes", a déclaré François Hollande.

Parallèlement à la guerre, les autorités maliennes sont engagées dans un
délicat processus de transition, qui doit aboutir à des élections générales
promises par Bamako d’ici le 31 juillet. Mais ce délai semble difficilement
tenable, d’autant que les opérations militaires continuent.

A l’issue de sa encontre avec Dioncounda Traoré, Jean-Yves Le Drian s’est
cependant dit "frappé par la volonté exprimée du président malien d’aboutir à
des élections au mois de juillet".

La réconciliation entre les diverses communautés, notamment avec les
Touareg et les Arabes, souvent vus comme des soutiens des islamistes et qui
sont victimes d’exactions, est un autre chantier crucial.

Longtemps attendue, la création d’une Commission dialogue et réconciliation
a été entérinée mercredi par le gouvernement. Ses membres doivent être
rapidement désignés.
bur-tmo/ai

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