Dans un pays pauvre comme le Mali, des agents de l’Etat peu scrupuleux et laxistes se permettent de se tromper sur une marchandise d’une valeur d’un milliard 500 millions de francs CFA. C’est ce qui est arrivé à l’Institut Géographique du Mali (IGM).
Lors de la 21e session du Conseil d’Administration de l’Institut Géographique du Mali (IGM) qui s’est tenue dans ses locaux, le 3 avril dernier, le Directeur Général, Ando Enko Guindo, a fait une grave révélation en présence de la Ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mme Traoré Seynabou Diop, et des journalistes. Après le discours d’ouverture prononcé par la Ministre, il lui a été proposé d’effectuer une visite guidée dans les locaux. Cette visite a conduit la Ministre, le personnel de l’institut et les journalistes dans la salle d’imprimerie de la structure. Dans cette salle gît (le mot n’est pas fort) une machine toute neuve depuis des années qui n’a jamais fonctionné.
L’achat de cette machine de marque japonaise (Konori) a été une véritable connerie de l’institut. Pour justifier qu’une machine achetée à un milliard 500 millions de francs CFA, le Directeur Ando Enko Guindo dira « il y a des erreurs qui ont été commises lors de la passation du marché d’appel d’offres. Aucune œuvre humaine n’est parfaite ». Si la Ministre n’a rien dit sur le champ, c’est sûr qu’elle ne manquera pas de prendre les sanctions qui s’imposent au risque de se rendre complice de tels actes scandaleux.
Aujourd’hui, pour que la machine fonctionne, il faut acheter des pièces d’une valeur de 700 millions, selon le Directeur. Et, comme sa structure n’est pas autonome financièrement, elle attend que l’Etat prenne les sous du contribuable malien pour le lui remettre. Le Japon, d’où provient la machine, c’est ce même pays qui, à travers sa coopération, a financé en 2016 le «Projet de cartes topographiques numériques pour la zone métropolitaine de Bamako ». Conflits d’intérêts vous avez dit ?
Un institut qui n’espère que sur la seule vente des cartes pour prendre son autonomie financière, il y a visiblement un problème de management et de leadership qui se pose avec acuité et qu’il urge de solutionner.