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Le Mali, mon pays va mal !
Publié le mercredi 5 avril 2017  |  Le Patriote
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© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine
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Le triste refrain depuis un certain temps dans notre pays, c’est : « ça ne va pas, on souffre.» Oui, rien ne va au Mali. Les indicateurs sont au rouge et le raz- le bol se généralise. Aucun secteur ne fonctionne à la satisfaction des citoyens. Que se passe t-il réellement ? Sommes- nous tentés de nous interroger ?

Ceux qui tiennent les rênes du pays sont entrain d’étaler à chaque fois leur carence, leur incompétence, pour tout dire leur médiocrité outrancière. Nous avons comme l’impression qu’ils gouvernent le pays dans l’impréparation la plus totale. La machine gouvernementale est grippée et l’improvisation prend le pas sur la prévision.

Depuis quatre ans, celui que les Maliens ont plébiscité avec plus de 77% des voix n’arrive pas à avoir les coudées franches pour sortir le pays de sa mauvaise passe. A la suite de son occupation par les forces rétrogrades que sont le MNLA, le MUJAO, Ançardine, HCUA, CMA et consorts, notre pays a connu de sérieux chamboulements. Une situation qui avait conduit une grande partie des citoyens à désespérer du Mali. Le coup d’état de la junte de Kati avait fait perdre au pays sa partie septentrionale constituée des régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Ce choc psychologique et moral a poussé les uns et les autres à jeter leur dévolu sur IBK, reconnu jadis pour sa fermeté. Lui qui s’était fait remarquer dans le matraquage des élèves et étudiants du Mali et même des musulmans qui avaient tenté à l’époque une marche pour protester contre certaines pratiques qu’ils trouvaient contraires à l’islam. Il était le Tout- puissant Premier Ministre d’un certain Alpha Oumar Konaré, Président du Mali. Ses victimes d’hier, dans un élan patriotique inédit, l’ont choisi pour qu’il appliquât la même fermeté à ceux qui, de sang- froid, ont égorgé nos militaires à Aguelhok, violé nos sœurs, détruit nos patrimoines à Tombouctou et à Djenné, brulé notre drapeau national, souillé notre honneur et notre dignité. Et, il avait promis qu’avec lui, l’honneur et la dignité du peuple seraient restaurés, que les caprices des bandits armés au nord du Mali allaient prendre fin, que la corruption, l’injustice, la délinquance financière seraient, à tout jamais bannies des habitudes. De tout cela, on ne voit rien venir et pire, la situation socioéconomique se détériore de plus en plus.

Avec les mouvements d’humeur incessants, le pire est à craindre pour le pays. Toutes les couches socioprofessionnelles sont en ébullition. Des grèves de 24H ou 48H, comme on en avait l’habitude, on passe aux grèves illimitées. Ce fut d’abord le cas chez les magistrats qui, après près d’un mois de cessation de travail, sans que personne ne daigne lever le petit doigt, ont finalement été appelés et solutions furent trouvées à leurs revendications. Eux, ont repris le travail au grand bonheur des usagers qui ont vu beaucoup de leurs affaires se gâcher fautes de documents que seule la justice est habilitée à délivrer. Ensuite, les agents de la santé sont entrés dans la danse depuis le 9 mars dernier. Avec eux, les conséquences sont déjà incalculables, avec des centaines de décès dans nos structures sanitaires. Les morgues ne désemplissent plus et les pauvres n’ont que leurs deux yeux pour pleurer. Entre-temps nos autorités qui ne s’en émeuvent le moins du monde continuent à ignorer les blouses blanches comme si leur grève illimitée était un non- évènement. Quelle irresponsabilité ! Quel sadisme !

Loin de trouver la solution à leurs problèmes, IBK et son gouvernement sont eux-mêmes devenus un problème des Maliens aujourd’hui. Du haut de leur mépris pour les citoyens, il n’ya plus lieu d’espérer un quelconque changement venant d’eux. La Seule chose qu’ils ont réussi, c’est d’avoir davantage mis le pays à genou en se faisant les poches. Avec eux, la corruption et la délinquance financière ont atteint des proportions jamais égalées au Mali. Les déclarations va- t-en guerre n’ont eu pour effet, jusque-là, que d’endormir le peuple pour davantage piller ses maigres ressources. Combien parmi eux, qui avaient à peine les moyens de subvenir à leurs besoins fondamentaux, sont devenus milliardaires depuis qu’ils sont aux affaires du pays? D’où tirent-ils toutes ces ressources, si ce n’est par malversations ou détournements de denier public. Le fameux office de lutte contre l’enrichissement illicite créé pour encore nous distraire saura, nous l’espérons, nous édifier sur la provenance de tous ces milliards subitement obtenus.

Les maquillages et autres saupoudrages ne pourront dissimuler la réalité de la situation dramatique que le Mali connait aujourd’hui. L’école, la santé, la justice, les affaires étrangères, les services publics de façon générale sont en panne. A cela s’ajoutent l’insécurité ainsi que les conflits intercommunautaires qui secouent une grande partie des villes et villages du nord et du centre du pays. Il ne se passe presque plus de jour sans que des attaques ne surviennent quelque part faisant des morts au rang des forces armées et même des populations civiles. Par millier se comptent les veuves, les orphelins, les exilés, les réfugiés. Le traumatisme occasionné par ses atrocités demeure indescriptible.

On nous dira là aussi que IBK n’y est pour rien, parce qu’il aura hérité d’une situation très difficile. Soit, mais une chose reste vraie, le Pr. Dioncounda, sous la transition et malgré une situation beaucoup plus délétère a réussi par son intelligence et son engagement patriotique à faire retourner l’administration dans toutes les villes du nord, y compris Kidal. Ce qui aura permis d’organiser les élections présidentielles et législatives à l’issu desquelles lui, IBK est porté au pouvoir. Alors quoi ?

De la situation générale du pays aujourd’hui, le Président IBK ne peut point être disculpé. Il n’a jamais été éloigné de la gestion du pays depuis 25 ans. Ambassadeur, Ministre des Affaires Etrangères, Premier Ministre, Président de l’Assemblée Nationale, Président de la République depuis bientôt quatre ans, il est en terrain connu.

C.O. SIDIBE

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