Plusieurs villageois se sont dit préoccupés par la prolifération des armes, déclarant que les civils pouvaient facilement en acheter auprès des commerçants, y compris auprès de ceux qui se rendaient régulièrement en Mauritanie. Un villageois a ainsi déclaré :
L’État ne donne rien aux Dozos, sauf du riz et une aide pour les frais médicaux, mais ils aident aussi parfois les villageois peuls. Non, les Dozos et même les Peuls achètent leurs Kalachnikovs. L’État n’est pas présent alors nous le faisons tous. En général, on se les procure en Mauritanie – il n’y a pas de contrôles à la frontière – ou de douane… Nous savons comment faire pour en acheter et à qui nous adresser.
Le prix d’une belle vache, c’est ce que coûte un Kalachnikov – environ 500 000 CFA (800 dollars US). Les gens les achètent à des commerçants qui se rendent tout le temps en Mauritanie et en Algérie – pour une raison que j’ignore, l’armée ne fouille pas toujours leurs voitures. Quand vous avez besoin d’un fusil, quelle que soit votre [ethnicité], vous passez votre commande, on vous demande d’attendre quelques jours, et puis votre marchandise est livrée.
Source HRW
Centre du Mali : Baisse des exactions commises par les Famas
Depuis le début de 2017, Human Rights Watch a rendu compte de plusieurs exactions qui auraient été commises par des membres des forces de sécurité maliennes, dont l’exécution sommaire de trois hommes, la disparition forcée de six hommes et des sévices infligés à plusieurs personnes en détention. Ces atteintes présumées se seraient produites lors d’opérations de lutte contre le terrorisme lancées dans les régions de Ségou et Mopti.
Comparé aux années précédentes, le nombre d’allégations relatives aux exactions des forces de sécurité a connu une baisse régulière. Cependant, les autorités au sein des systèmes de justice militaire et civile n’ont guère consenti d’efforts pour enquêter ou exiger des militaires impliqués dans des atteintes visant des détenus qu’ils rendent compte de leurs actes.