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Rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali : constats contrastés
Publié le jeudi 6 avril 2017  |  L’Essor
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Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dressé son rapport trimestriel sur la situation au Mali, dans lequel ont été mentionnés les progrès accomplis dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et l’action menée par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le rapport a mis l’accent sur la mise place des autorités intérimaires et l’accélération par le gouvernement de la tenue de la Conférence d’entente nationale dont les recommandations constituent des éléments de base pour la future Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale au Mali. Autre fait politique signalé dans le rapport est la mise en place par le gouvernement et la MINUSMA d’une équipe technique chargée, sous la direction du ministère des affaires étrangères, de suivre les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. Cette équipe doit se réunir tous les trimestres pour examiner et revoir les progrès réalisés par les parties signataires. En matière de sécurité, le document indique que les conditions de sécurité sont restées instables dans le nord et le centre du Mali, où les parties signataires ont continué d’être prises pour cible par les groupes terroristes et extrémistes violents. Comme par le passé, les attaques contre les militaires français et les forces de la MINUSMA se sont poursuivies. Au total, le nombre d’attaques revendiquées par des groupes extrémistes violents a pratiquement triplé, passant de 28 en 2015 à 85 en 2016. L’insécurité s’est encore étendue dans les régions du centre, mettant en danger les civils. Les tactiques utilisées dans les attaques menées contre les soldats maliens et français, contre les forces de la MINUSMA et contre les groupes armés signataires sont devenues plus sophistiquées, plus complexes et plus meurtrières (attentats-suicides au véhicule piégé, attaques commises avec des engins explosifs téléguidés, tirs d’armes de petit calibre, tirs indirects).
Les groupes terroristes et extrémistes violents ont mené 28 attaques contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et 15 contre la MINUSMA, contre 25 et 29 au cours de la période couverte par le précédent rapport. Les attaques visant ces forces ont été commises de plus en plus près des centres-villes, signe d’un renforcement de la confiance et des capacités opérationnelles de leurs auteurs. En tout, 49 membres des Forces de défense et de sécurité maliennes ont été tués et 75 blessés dans des attaques, contre 15 et 33 au cours de la période précédente. Un soldat de la paix a été tué et 20 autres blessés, contre 3 et 25, respectivement, au cours de la période précédente. En février, le gouvernement malien a adopté un plan de sécurisation intégré des régions du centre du pays (Mopti et Ségou), qui définit les mesures à prendre en matière de sécurité, de développement, de gouvernance et de communication pour faire face à l’insécurité croissante qui y règne.

POLICE DE PROXIMITE. Dans le cadre de l’appui aux Forces de défense et de sécurité maliennes, la MINUSMA a continué de soutenir les opérations des forces armées, notamment dans les domaines de la surveillance et de la reconnaissance, de l’appui aérien et des évacuations sanitaires. Elle a aussi tenu des réunions régulières avec les représentants des forces armées maliennes et françaises sur les opérations coordonnées, les patrouilles et l’échange de renseignements. Elle a, en outre, engagé la procédure administrative en vue du transfert de son camp de Léré (région de Tombouctou) aux Forces de défense et de sécurité maliennes. Avec le concours de la MINUSMA, la police, la gendarmerie et les autorités de protection civile maliennes ont élaboré un modèle de police de proximité destiné à renforcer la confiance de la population envers ces forces de sécurité, à consolider leurs relations de partenariat et à mobiliser les populations afin de répondre à leurs préoccupations en matière de sécurité et de prévenir la criminalité. La MINUSMA a également formé 850 policiers maliens (dont 55 femmes) à divers aspects de la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme. Les policiers hors unités constituées dotés d’un savoir-faire technique ont continué de travailler aux côtés des policiers maliens, dont la brigade d’investigation spécialisée, pour renforcer leurs corps d’enquêteurs. La Mission a continué d’aider le gouvernement à mettre sur pied la brigade spécialisée dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
Dans le cadre de la lutte anti-mines, armement et armes légères, le Service de la lutte antimines a mené auprès des populations touchées par le conflit dans le centre et le nord du Mali un travail d’information sur les engins explosifs, sensibilisant quelque 6760 personnes. La MINUSMA a formé 24 membres des Forces de défense et de sécurité maliennes à l’atténuation des menaces posées par les explosifs et a remis en état deux installations de stockage d’armes et de munitions, contribuant ainsi à prévenir le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.
S’agissant de la situation sur le plan des droits de l’homme, le rapport fait cas de violences sexuelles. La MINUSMA, précise le rapport du secrétaire général de l’ONU, a continué d’assurer le suivi des cas avérés de violences sexuelles liées aux conflits, y compris 16 cas ayant impliqué les Forces de défense et de sécurité maliennes depuis 2014. Le 23 décembre, le chef d’état-major adjoint des forces armées maliennes est convenu de tenir régulièrement des consultations sur les affaires en cours. Par rapport à la situation des enfants soldats, la MINUSMA a constaté lors de l’enregistrement des combattants de la CMA et de la Plateforme dans le cadre des patrouilles mixtes à Gao que ces groupes comptaient dans leurs rangs 10 mineurs âgés de 16 à 17 ans. Le rapport a également signalé le manque grave et persistant de capacités essentielles limitant l’aptitude de la MINUSMA à exécuter les tâches qui lui sont confiées, notamment la protection des civils, l’escorte des convois dans les régions du nord et à protéger ses membres. Au 22 mars, la composante militaire de la MINUSMA comptait 10 923 soldats. Le nombre de véhicules blindés de transport de troupes manquant est resté élevé (95). La Mission a toujours besoin de deux unités d’hélicoptères (une unité d’hélicoptères d’attaque équipés de système de vision nocturne à Kidal, et une unité d’hélicoptères de manœuvre à Tombouctou); une compagnie de renseignement, de surveillance et de reconnaissance à Kidal; des groupes d’appui aéroportuaire à Gao et Tombouctou; une compagnie de forces spéciales à Tombouctou; une compagnie de neutralisation des explosifs et munitions à Tombouctou; un bataillon spécialisé en convois de combat. Par ailleurs, à la date du 22 mars, la composante police de la MINUSMA comptait 1 276 agents, soit 66 % de l’effectif autorisé (1 920). Trois unités de police constituées supplémentaires devraient être déployées en mai à Douentza (région de Mopti), Goundam (région de Tombouctou) et Ménaka. La composante police a encore besoin d’une équipe d’intervention spéciale, de 20 véhicules blindés de transport de troupes, de véhicules de police blindés individuels et de 41 policiers hors unités constituées spécialistes de la criminalistique, de la lutte antiterroriste, des engins explosifs improvisés, de la grande criminalité organisée et du trafic de drogues, et des armes légères et de petit calibre.

Synthèse

Madiba KEITA
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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