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Grève de la santé, du développement social et de la promotion de la femme: les hôpitaux restent déserts
Publié le jeudi 6 avril 2017  |  L’Essor
l`atmosphère
© aBamako.com par A S
l`atmosphère dans quelques services publics pendant la grève de l`UNTM
L`atmosphère dans certains services publics lors durant les deux jours de grève de l`UNTM (21 et 22 Août 2014)
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Le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-PF) et la Fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale (FESYSAM) observent depuis près d’un mois une grève illimitée dans les établissements sanitaires, et autres services du développement social et de la promotion de la femme.
Cette cessation de travail, déclenchée depuis le 9 mars dernier, se poursuit avec tout son cortège de difficultés pour les populations à accéder aux soins de santé. Les premiers pourparlers engagés entre les syndicalistes et le gouvernement n’ont, malheureusement, pas permis de désamorcer la crise. Les syndicalistes se disent prêts à poursuivre les négociations mais ils n’entendent plus se contenter de catalogue d’intentions. Ils attendent du gouvernement des propositions un peu plus intéressantes.

Notre équipe de reportage a visité hier certaines structures hospitalières, notamment le Centre hospitalo-universitaire (CHU) Gabriel Touré, l’hôpital du Point G et le Centre national d’odontostomatologie (CHU-CNOS). A l’hôpital Gabriel Touré, première étape de notre tournée, le visiteur constate de facto que les blouses blanches sont rares dans cet établissement hospitalier qui grouille de monde d’habitude. Les chaises sont toujours vides et très poussiéreuses.

Une patiente médusée attendait un médecin qui lui aurait donné rendez-vous à deux reprises. Dans la salle d’attente du bureau des entrées, une autre dame était debout avec son garçon drépanocytaire âgé de 8 ans. Fatoumata Coulibaly essayait de joindre au téléphone le médecin qui assure d’ordinaire la prise en charge de son enfant. Elle nous a expliqué que c’était le jour de rendez-vous de son enfant chez le médecin traitant. « Dans les boxes de consultation, il n’y a personne et le bureau de notre médecin traitant est même bouclé », a-t-elle confié. Cette mère semblait avoir oublié la grève illimitée des disciples d’Hippocrate. Elle finit par avoir au bout du fil, le médecin traitant qui lui conseilla de le retrouver dans une clinique privée. Pour elle, cette grève des blouses blanches, doit impérativement prendre fin puisque la population en souffre. « Nous n’avons pas les moyens de nous payer les prestations des cliniques », a témoigné Fatoumata Coulibaly, désabusée.

Le directeur général du Point G, le Pr Idrissa Amadou Cissé, nous a garanti que son établissement assure toujours le service minimum. Le responsable d’hôpital qu’il est, estime que la grève est un droit constitutionnel mais que l’administration hospitalière a la mission de garantir la continuité du service. Notre interlocuteur a révélé ensuite que les ressources humaines pour les soins sont insuffisantes. Le directeur général de l’hôpital situé sur les hauteurs de Bamako a levé toute équivoque sur les décès liés à la situation d’arrêt de travail dans son établissement. Il a assuré que son service n’a enregistré aucun cas de décès imputable à la grève et précisé que l’affluence même a baissé. Notre interlocuteur a juré que toute personne ayant franchi les portes de son établissement a été prise en charge. Le responsable hospitalier a aussi confirmé que les problèmes qui existaient avant la grève ont été exacerbés avec elle. Cependant, il souhaite un dénouement rapide de la situation, ajoutant qu’il appartient aux professionnels de la santé de se demander ce que la population pense d’eux. « Nous devons nous interroger dans l’exercice de notre profession », a-t-il suggéré.

Au CHU-CNOS, le surveillant général, Yacouba Diarra a déploré la situation. Lui, se plaint du manque d’affluence et s’inquiète surtout pour les malades. « Ils iront chez les thérapeutes traditionnels et nous reviendront avec des pathologies compliquées », s’est-il inquiété en secouant la tête.
Un patient qui venait visiblement pour des soins dentaires a été bloqué à la porte par le piquet de grève. Une dame lui ordonna de prendre son mal en patience, en attendant la fin de la cessation de travail.
Fatoumata NAPHO
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