Le Règlement N°14 de l’UEMOA est rentré en vigueur depuis le 1er avril dernier dans les pays membres de l’espace communautaire. Au Mali, déjà des problèmes ont commencé par rapport à l’application de cette mesure communautaire. Pour preuve, plus de 800 camions sont bloqués à la frontière avec le Sénégal, à Diboli et refusent de se faire peser.
Désormais, les amandes pour les surcharges vont passer de 10 000 à 20 000 pour le trafic national et pour le trafic inter-états de 20 000 à 60 000 par tonnes. A cause de l’application de cette mesure, aujourd’hui, plus de 800 camions sont bloqués à Diboli.
Face à cette situation, nous avons échangé avec le président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), Youssouf Traoré, qui estimer que le Règlement N°14 n’est pas nouveau. « Chaque fois qu’on veut l’appliquer, on est butté à des problèmes. Le montant qu’on impose aux transporteurs ne me semble pas être proportionnel à la surcharge. Il y a toujours eu des contestations au niveau des postes de pesage. Parce qu’il y a toujours des problèmes par rapport au poids. Par exemple, quand on vous pèse à Kati, on vous dit que vous avez 3 tonnes de plus et arriver à un poste, cela peut aller jusqu’à 6 ou 7 tonnes de plus. Un véhicule pesé à Abidjan, quand il vient au Mali, il y a 12 tonnes de différence. Donc, cela veut dire qu’il y a des problèmes au niveau des bascules. Si ce n’est pas ces problèmes, nous nous n’avons pas de problèmes par rapport à l’application du Règlement. Comme on le dit, la nature a horreur du changement. Chaque fois qu’on veut changer, il y a toujours des contestations. Les gens ne sont pas tout à fait d’accord avec ce changement. Parce qu’il amène une diminution dans les recettes des transporteurs. Il amène un manque à gagner pour les transporteurs. Comment compenser cela ? C’est cela la question. Parce qu’il y a des gens qui se sont endettés pour acheter leurs véhicules. Ils ont un plan de remboursement préétablis », a expliqué le président CMTR.
Dans cet entretien, le président tout son engagement à faire cette mesure communautaire. Le président s’engage également à continuer à sensibiliser ses membres: « Nous nous sommes d’accord avec le processus, parce qu’il s’agit de sauver nos routes et nos véhicules. Mais nous avons besoins d’être accompagnés et soutenus. Nous avons fait des sensibilisations. Nous avons envoyé une délégation dans toutes nos délégations régionales. Il y a des ateliers et des rencontres d’information pour cela. L’Etat peut compenser les transporteurs dans ce qu’ils ont perdu dans le chargement. Autant nous devons faire des efforts, autant l’Etat doit le faire. Si on applique la mesure, cela va se répercuter sur les prix des denrées alimentaires. L’Etat doit faire en sorte que l’on puisse sauvegarder notre industrie de transport, parce que nous sommes un pays enclavé. » Cependant, il prône une application intégrale : « Nous avons commencé l’application au Mali, mais dans d’autres pays ce n’est pas le cas. Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, ils n’ont pas encore commencé à l’appliquer. Ils disent qu’ils ne sont pas prêts. Hors, ce sont les deux ports les plus importants que nous utilisons. Quand ces pays n’appliquent pas, nous nous allons avoir des difficultés pour le faire au Mali. Parce que c’est dans ces pays qu’on fait les chargements. C’est là-bas où on peut éviter les surchargements. S’il y a amandes à payer c’est dans ces pays et le Mali n’aura rien ».
Bamey Diallo