Le caporal-chef Julien Barbé a été tué par des tirs provenant d'une lisière de bois alors qu'il sécurisait un convoi après l'explosion d'un engin explosif.
Le ministère de la Défense a annoncé jeudi matin le décès d'un soldat français au Mali. Le caporal-chef Julien Barbé, du 6e régiment du génie d'Angers, était déployé dans le cadre de l'opération Barkhane, pour laquelle 4 000 militaires français ont été envoyés dans la bande sahélo-saharienne. « Le mercredi 5 avril 2017, vers 16 h 30, un véhicule blindé léger a subi une attaque par un engin explosif », a précisé le ministère. « L'explosion a blessé légèrement deux soldats qui ont été immédiatement secourus par les équipes médicales de la Force », ajoute le communiqué. Selon nos informations, ils ont été évacués « dans l'heure » vers Gao, par hélicoptère, et leur état de santé n'inspire pas d'inquiétude.
Lorsqu'un véhicule est immobilisé, par un engin explosif improvisé (IED) ou par une panne par exemple, des militaires du convoi sont débarqués pour couvrir les véhicules arrêtés, à 360 degrés. Les soldats sortent des blindés et se positionnent autour du convoi à l'arrêt, pour protéger l'intervention de l'équipe médicale ou des mécaniciens. « Le détachement du génie a été déployé pour prendre les mesures de sauvegarde à la suite de l'explosion et permettre la reprise de l'opération », poursuit le communiqué, qui précise que « pendant ce travail, le détachement a été pris à partie par des tirs directs, touchant mortellement le caporal-chef Julien Barbé ». Ce n'est donc pas l'engin explosif qui a tué le militaire français, mais des tirs, intervenus vers 18 h 20, heure locale, soit près de deux heures plus tard.
« Expert en dépollution »
« Le caporal-chef Julien Barbé était un spécialiste du génie, expert en dépollution, c'est-à-dire en recherche de mines et d'IED », explique le colonel Patrick Steiger, porte-parole des armées. Le rôle de ces militaires est de garantir à l'ensemble du détachement qu'il peut reprendre la marche.
L'accrochage s'est produit à proximité d'une zone boisée. « C'est un terrain très différent du désert, qui a une végétation assez dense, et lorsque les soldats se sont approchés de la zone boisée, des tirs sont partis de la lisière », précise l'officier. « L'ensemble du peloton a riposté, et les opérations de recherche n'ont rien donné », ajoute-t-il. La tombée de la nuit aidant, le ou les assaillants ont pu prendre la fuite.
La patrouille était menée dans le cadre d'une opération mixte entre forces françaises, maliennes et burkinabées, dans une zone frontalière située au sud de Hombori, à 200 kilomètres au sud-ouest de Gao. Le caporal-chef Julien Barbé est le neuvième militaire français à mourir au combat depuis le lancement de l'opération Barkhane, le 1er août 2014.
Par Guerric Poncet