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Malgré la CEN : La paix et l’unité (toujours) menacées à cause du jusqu’au-boutisme des «Azawadi» !
Publié le jeudi 6 avril 2017  |  L'Officiel
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Les rideaux sont tombés, dimanche dernier, sur les travaux de la Conférence d’Entente Nationale, présidée par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Mais, elle (la rencontre) s’est terminée sur le constat de la persistance de certains malentendus.
C’est le cas, notamment de la crise du Nord du Mali. La Conférence d’Entente Nationale devait, de part les termes de l’accord, trancher la question de l’appellation «Azawad» que les ex rebelles voulaient voir ériger en une entité politique dotée d’un statut politique et juridique. La question a soulevé beaucoup de discussions, parfois houleuses, au niveau de toutes les Commissions : Paix, Unité et Réconciliation.
A tous ces niveaux, la parole a été donnée à ceux qui l’ont souhaité, pour qu’ils expriment leurs opinions, pensées et réflexions sur une problématique qui, deux ans après la signature de l’Accord, n’a rien perdu de sa sensibilité. On s’est très vite retrouvé avec, d’un coté, les pros et de l’autre les antis azawad. Mais entre les deux bords, il y avait aussi une tendance intermédiaire pour laquelle l’inscription du mot Azawad dans la prochaine charte, doit être tolérée, tant que ce concept doit servir uniquement à désigner une aire géographique (du Mali) comme le Djitoumou, le Bélédougou, le Diafounou, le Wassoulou, le Gourma etc.
Au nombre de ceux qui défendent cette thèse figure l’ancien président de l’Assemblée Nationale, le Prof Ali Nouhoum Diallo, qui est pour le maintien du mot Azawad, mais à condition qu’il soit ramené à ses justes limites et qu’on ne cherche pas à l’étendre aux autres régions du Nord (Tombouctou, Gao, Mopti) qui ne sont pas concernées. Tout au long des travaux des commissions, et même en plénière, la question a animé les passions. Le dimanche, peu avant la clôture de la conférence, l’on s’est encore rendu compte que, malgré une semaine d’échanges, de débats, de discussions, la question sur l’Azawad est loin d’être vidée.
La preuve en a été faite lorsque le président de la CEN, a fait lire le projet de rapport général de la rencontre, en plénière. Dans cette synthèse générale, il est indiquée qu’un consensus a été finalement trouvé sur la question de l’Azawad qui, ajoute le rapport, «ne donne plus lieu à un projet politique, ni ne couvre toutes les régions du nord ; Mais aussi que l’appellation Azawad doit être reconnue comme une réalité mémorielle, historique et géographique».
Après la lecture du projet de synthèse générale, le président de la CEN, a demandé si des gens avaient des remarques. Il venait ainsi de donner une occasion en or à certains individus qui n’ont jamais avancé par rapport à leurs positions d’avant signature de l’Accord. C’est par exemple le cas de cet intervenant qui ne s’était pas fait prier pour prendre la parole et s’exprimer dans des termes qui ont failli faire perdre au doyen Baba Akhib le contrôle de ses nerfs. L’intervenant avait indiqué qu’il n’était pas d’accord qu’on dise qu’il y a eu un consensus autours de la question de l’Azawad.
D’ailleurs, il persista et signa : «Si nous sommes venus à cette rencontre, c’est parce que nous sommes pour la paix et l’entente ; La question de l’Azawad est une réalité ; il ne faut plus s’en cacher ; il faut désormais y faire face ; Nous avons fait beaucoup de concessions à l’Etat. Mais la réalité c’est que nous sommes venus, ici, avec un projet. Si le statut juridique de l’Azawad n’est pas reconnu, il n’y aura pas de paix…’ », a-t-il martelé. Ses propos ont soulevé un tonnerre d’applaudissements dans la salle, au sein de nombreux participants qui pensent comme lui. Mais, il faut dire que les déclarations de cet intervenant de Kidal, rejoignent les affirmations faites, la veille, par Almou Ag Mohamed, le porte-parole de la CMA.
Celui-ci a vigoureusement dénoncé ce qu’il appelle une tentative de noyer la question de l’Azawad dans un débat national. «Je suggère qu’on trouve le cadre adéquat, l’endroit le mieux approprié pour discuter de façon claire de cette question ; il y va de l’unité nationale», a-t-il menacé. Comme on le voit, est toujours loin de trouver le bout du tunnel dans la difficulté par la question dite de l’Azawad ; Une question qui a été laissée en suspens et pour laquelle le chef de l’Etat se propose de convoquer dans les prochains jours, un comité d’experts et de sages pour discuter de la question et d’une autre recommandation relative à l’ouverture de discussions avec le prédicateur, Amadou Kouffa et son mentor, le chef Djihadiste, Iyad Ag Ghaly.
Oumar Diamoye
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