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Le SG des Nations Unies dresse un lien croissant entre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée
Publié le vendredi 7 avril 2017  |  Le Républicain
Antonio
© Autre presse par DR
Antonio Guterres
Antonio Manuel de Oliveira Guterres
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• intensification du trafic de drogues
• financement du terrorisme par le trafic illicite,
• utilisation plus fréquente des filières de trafic pour les migrations illégales
Le 30 mars dernier, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a publié son rapport sur la situation au Mali. Ce rapport de 22 pages décortique sans complaisance la situation sécuritaire, humanitaire qui prévaut au Mali.

Le rapport évoque également le processus de paix au Mali à travers la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Sur le plan sécuritaire, le secrétaire général a souligné que les conditions de sécurité sont restées instables dans le nord et le centre du Mali. Dans son rapport, le SG des Nations Unies dresse un lien croissant entre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. S’agissant de la situation humanitaire, le rapport indique que la malnutrition persiste et la situation des droits de l’homme au Mali demeure très préoccupante. Face donc à d’énormes défis qui se présentent, la Minusma demande plus de moyens (humains et matériels) pour trouver un remède aux maux qui menacent l’existence du Mali.

Dans le rapport trimestriel qu’il présente sur la situation du Mali, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a fait savoir que le rétablissement et le renforcement de l’autorité de l’État dans les régions du nord et du centre du pays n’ont guère progressé. Selon lui, l’insécurité qui domine dans ces régions a non seulement empêché le redéploiement des agents de l’État mais également contraint certains fonctionnaires déjà déployés à quitter leur lieu d’affectation. «

À ce jour, seul un tiers des agents publics (dont le personnel des services judiciaires et pénitentiaires) ont été redéployés dans les régions du nord. Si l’État ne disposait pas d’une présence permanente dans la région de Taoudénit, la mise en place d’une autorité intérimaire à Kidal a marqué le retour progressif de l’État dans cette région », a-t-il dit. Avant de mettre l’accent sur les préparatifs des élections de 2017 et de 2018 au Mali.

A l’en croire, le 7 février, le Gouvernement malien a annoncé que les élections aux conseils de cercle se tiendraient le 28 mai 2017 parallèlement aux élections municipales partielles dans 59 communes où il n’y a pas eu de scrutin en novembre 2016. Les élections régionales et le référendum constitutionnel auront lieu le 9 juillet 2017, l’élection présidentielle en juillet 2018 et les législatives en novembre 2018. Le 8 janvier, dit-il, le Gouvernement a demandé l’aide financière et technique de la communauté internationale en vue de l’organisation de ces élections. « La criminalité transnationale organisée et le trafic illicite au Mali et dans la sous-région ont continué de peser sur le processus de paix, notamment en entravant la bonne mise en œuvre de l’Accord pour la paix et en alimentant l’insécurité dans les régions du nord.

Les tendances récentes observées – intensification du trafic de drogues, financement du terrorisme par le trafic illicite, utilisation plus fréquente des filières de trafic pour les migrations illégales – font apparaître un lien croissant entre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée dans la sous-région. Durant la période considérée, les autorités maliennes ont saisi 3 416 kilogrammes de drogues à l’aéroport de Bamako et dans les régions de Gao et de Kayes, et elles ont enregistré des affaires de trafic d’armes, de médicaments contrefaits et d’autres biens, notamment à la frontière méridionale avec le Burkina Faso », a-t-il dit.

A ses dires, les conditions de sécurité sont restées instables dans le nord et le centre du Mali, où les parties signataires ont continué d’être prises pour cible par les groupes terroristes et extrémistes violents. « Comme par le passé, les attaques contre les militaires français et les forces de la MINUSMA se sont poursuivies. Au total, le nombre d’attaques revendiquées par des groupes extrémistes violents a pratiquement triplé, passant de 28 en 2015 à 85 en 2016. L’insécurité s’est encore étendue dans les régions du centre, mettant en danger les civils. L’insécurité a provoqué le déplacement d’au moins 9 000 civils dans les régions de Mopti et de Ségou », a déploré le portugais Antonio Guterres.

Une situation humanitaire chaotique
Le rapport indique que la situation des droits de l’homme au Mali est demeurée très préoccupante. La MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali) a recensé 74 cas de violations des droits de l’homme, qui ont fait au moins 204 victimes (dont 14 enfants), contre 104 cas et 235 victimes au cours de la période précédente. « Ces violations ont notamment pris les formes suivantes : exécutions sommaires (4 cas); disparitions forcées (2 cas); mauvais traitements (9 cas); attaques délibérées contre le personnel de maintien de la paix (3 cas); recrutement et utilisation d’enfants par les groupes armés (10 cas); détentions illégales (23 cas).

Les principales personnes soupçonnées sont des membres des Forces de défense et de sécurités maliennes (38 cas), la Plateforme (18 cas) et la CMA (9 cas). Les groupes extrémistes violents et les groupes armés non signataires sont responsables de cinq incidents, dont trois attaques contre le personnel de maintien de la paix », a déclaré le secrétaire général de l’ONU. S’agissant de la situation humanitaire, le rapport indique que la malnutrition persiste. Selon les estimations, quelques 620 000 enfants de moins de cinq ans et 56 500 femmes enceintes ou allaitantes auront besoin d’une aide alimentaire en 2017. Depuis janvier, on estime le nombre d’enfants atteints de malnutrition aiguë qui ont été admis dans des postes d’alimentation thérapeutiques à 14 600, dont 1 960 cas de malnutrition aiguë à complications.

L’ONU et ses partenaires ont continué d’aider le Gouvernement à assurer l’approvisionnement d’articles de première nécessité pour le traitement de la malnutrition aiguë, notamment en fournissant des aliments thérapeutiques à 29 000 enfants dans tout le pays. En prévision de la période de pénurie située entre les récoltes, de juin à septembre, l’ONU et ses partenaires ont facilité l’exécution du plan d’action national du Gouvernement visant à aider quelques 495 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire grave. Plus de 280 000 de ces personnes se trouvaient dans des zones touchées par le conflit. L’ONU a également appuyé la protection et la reconstruction des habitations des personnes en situation d’insécurité alimentaire dans les régions du nord et du centre.

La Minusma demande plus de moyen
Selon le secrétaire général de l’ONU, à la date du 22 mars, la composante militaire de la MINUSMA comptait 10 923 soldats (dont 1,9 % de femmes), soit 82 % de l’effectif autorisé (13 289). Le nombre de véhicules blindés de transport de troupes manquant est resté élevé (95). La Mission a toujours besoin de deux unités d’hélicoptères, une unité d’hélicoptères d’attaque équipés de système de vision nocturne à Kidal, et une unité d’hélicoptères de manœuvre à Tombouctou; une compagnie de renseignement, de surveillance et de reconnaissance à Kidal; des groupes d’appui aéroportuaire à Gao et Tombouctou; une compagnie de forces spéciales à Tombouctou; une compagnie de neutralisation des explosifs et munitions à Tombouctou; un bataillon spécialisé en convois de combat.

« Bien que la MINUSMA ait été prête à recevoir la force de réaction rapide provenant de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, qui devait initialement commencer son déploiement à Mopti à la mi-février, l’arrivée en a été reportée; on s’attend maintenant à ce que l’unité se déploie au mois de mai, à partir de Dakar », a souligné Antonio Guterres. Pour lui, les obstacles au processus de paix ne font que nuire davantage au Mali, à sa population et à ses voisins.

Par ailleurs, il a souhaité à ce que les résultats de la Conférence d’entente nationale soient pris en compte dans le processus de révision constitutionnelle et lors du référendum. « Il est urgent qu’une stratégie nationale de réforme du secteur de la sécurité et des critères d’intégration soient mis au point pour permettre aux membres de groupes armés signataires d’intégrer les institutions chargées de la sécurité. Les groupes armés signataires doivent accélérer le cantonnement de leurs combattants. J’exhorte à nouveau le Gouvernement à achever le plan de redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes », a indiqué le patron de l’Onu.

Et de poursuivre en disant que la situation en matière de sécurité continue de se détériorer, en particulier dans le centre du Mali, mais aussi dans le nord. L’attentat commis à Gao le 18 janvier contre des membres des patrouilles mixtes, dit-il, témoigne de l’influence grandissante des groupes terroristes et des fauteurs de troubles et de leur détermination à faire dérailler le processus de paix. « Je réaffirme que les attaques dirigées contre les forces de maintien de la paix des Nations Unies constituent des crimes de guerre en droit international et je demande au Gouvernement d’en traduire promptement les auteurs en justice.

L’insécurité croissante qui règne de part et d’autres des frontières du sud du Mali avec le Burkina Faso et le Niger montre qu’il convient de resserrer la coopération régionale pour lutter contre les menaces à la sécurité », a insisté le secrétaire général de l’ONU. Il a fait savoir que la MINUSMA continue d’intervenir dans un des environnements les plus hostiles pour le maintien de la paix. « Elle demeure la seule force régulière présente en permanence dans tout le nord du Mali, où le retard pris par le processus de paix et l’absence de forces de défense et de sécurité nationales opérationnelles a créé un vide sécuritaire.

Vu la lenteur de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la détérioration des conditions de sécurité, on continuera d’attendre et d’exiger beaucoup de la MINUSMA et des forces françaises. C’est pourquoi la Mission examine constamment la situation et prend les mesures correctives nécessaires pour adapter sa présence et renforcer la sûreté et la sécurité de son personnel, en gardant à l’esprit qu’elle demeure la principale cible d’attaques terroristes », a précisé le chef des Nations Unies. Enfin, il a rappelé que depuis l’adoption de la résolution en juin 2016, aucun des 2 049 militaires et 480 policiers supplémentaires autorisés et aucun des moyens militaires supplémentaires autorisés n’ont été déployés, malgré les efforts déterminés faits en ce sens.

Aguibou Sogodogo
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