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Remaniement ministériel en vue : Enfin, le RPM sur le point de s’offrir la Primature
Publié le vendredi 7 avril 2017  |  Le Combat
Conference
© aBamako.com par A S
Conference de presse du parti RPM
Bamako, le 22 decembre 2016 le RPM a tenu une Conference de presse au CNPM a ACI 2000
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Par ces temps irréligieux, caractérisés par des grèves illimitées qui se succèdent et se chevauchent, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) est quasiment certain que l’heure est, enfin, arrivée pour lui d’assouvir sa soif de diriger la Primature.
Ce, pour une première fois sous l’ère IBK. Celui-ci ayant choisi, depuis sa montée à Koulouba, en 2013, de s’abonner aux services des Premiers Ministres extra son parti, se retrouve, aujourd’hui, dos au mur, dans le prochain choix à faire. L’actuel Premier Ministre, Modibo Kéïta, devenu éjectable par la force des choses, c’est le RPM qui a du vent en poupe avec tous les arguments nécessaires à brandir pour s’adjuger la Primature.

S’il y a bien un parti politique sur l’échiquier national malien à qui les grèves illimitées actuelles de différents syndicats doivent profiter, ce sera le parti au pouvoir, le Rassemblement Pour le Mali (RPM). A quelque chose de malheur est bon, a-t-on l’habitude de dire. Le parti du Président Ibrahim Boubacar Kéïta est sur le point de profiter de son propre malheur palpable le plus chez des populations maliennes à l’agonie par la faute de la grève des Médecins. Lorsqu’un parti aux affaires est appelé à tirer bonheur d’un malheur qui lui arrive, cela doit paraître paradoxal. Mais un tel cas de figure trouve ses explications dans le simple fait que le numéro 1 du parti n’a jamais donné aux siens l’opportunité de goûter aux délices de Chef de Gouvernement. De Tatam Ly à l’actuel Modibo Kéïta, en passant par Moussa Mara, le Président IBK n’a fait que renforcer la convoitise chez les cadres de son parti, lesquels étaient ainsi tenus de prendre leur mal en patience en attendant une situation propice qui désarmerait complètement celui qui fait le choix.

Cette aubaine est presque là en ce sens que les grèves illimitées en cours dans notre pays semblent offrir la Primature sur un plateau d’or aux tisserands. Le Président IBK est, certes, imprévisible, pour une fois encore, laisser les siens sur le carreau mais tout porte aujourd’hui à croire qu’il ne disposerait plus d’arguments à même de justifier ce drible.
Et s’il advenait, donc, que le RPM obtienne la Primature à la faveur du prochain remaniement ministériel, ô combien imminent (les coulisses le prédisent pour ce week-end), l’incapacité du Gouvernement actuel à résorber la crise du front social aurait une double interprétation.

D’une part, elle peut être authentique et, ce, en fonction des moyens limités de l’Etat pour satisfaire les doléances posées par les syndicats.

A l’impossible, nul n’est tenu ; si les caisses de l’Etat malien ne sont pas en mesure de répondre favorablement aux requêtes que tout le monde sait mirobolantes des grévistes, l’incapacité du sommet doit être alors considérée comme un aveu d’impuissance du Président IBK même et de son Premier Ministre, tous deux résolus, dans ce cas, à attendre le sort que l’avenir leur réserve.

D’autre part, cette façon de laisser la crise perdurer dans le temps, peut être feinte à dessein. Là, ce serait une combine entre le Chef de l’Etat et les cadres de son parti ; une combine destinée à mettre le Premier Ministre, Modibo Kéïta, devant le fait accompli selon lequel sa personne doit servir de bouc émissaire dans cette crise. Comme quoi, pour liquider un Homme dont on avait tant vanté les mérites sous tous les toits, il faut disposer d’un argument bien solide à lui couper le souffle. Le PM Modibo Kéïta se verrait, dans ce cas, acculé jusqu’à la sortie. Il réaliserait aussi que c’est volontairement que les vannes pouvant lui permettre de débloquer la situation, lui avaient été fermées afin qu’il soit sacrifié sur l’autel des tisserands chez lesquels il serait alors coutume que l’Homme de confiance d’hier peut se révéler l’ennemi à abattre aujourd’hui.

Qu’elle soit bien fondée pour cause de caisses vides ou qu’elle soit à des fins politiques, cette incapacité de l’Etat à sauver les meubles dans le secteur de la Santé, surtout, aura eu d’impacts indélébiles sur les populations. Car, la paralysie du système sanitaire aura causé, d’après des sources dignes de foi, la mort de plus de 300 Maliens dont les enfants et les femmes enceintes constituent la plus grande proportion.

Katito WADADA : LE COMBAT
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