OUAGADOUGOU, Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a appelé, samedi à Ouagadougou, le Mali à organiser comme prévu une élection présidentielle en juillet et à installer la Commission dialogue et réconciliation officiellement créée cette semaine.
Il faut que les élections "se tiennent dans le mois de juillet, du moins les élections présidentielles", a-t-il déclaré à l’issue d’un entretien avec le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise malienne.
Il a répété en avoir eu la confirmation de la part du président malien de transition Dioncounda Traoré, qu’il a rencontré vendredi à l’occasion d’une visite de deux jours au Mali.
Les autorités maliennes intérimaires ont promis pour juillet des élections présidentielle et législatives. Mais ce délai paraît à beaucoup difficilement tenable, alors que des troupes franco-africaines livrent encore des combats dans le Nord malien contre les jihadistes chassés depuis le 11 janvier des grandes villes de la région, qu’ils occupaient depuis l’an dernier.
"Il faut parallèlement que la réconciliation et le dialogue aient lieu, c’est de la responsabilité des Africains et c’est de la responsabilité et de l’initiative du gouvernement malien", a poursuivi le ministre.
"L’initiative a été prise" mercredi avec la création d’une Commission dialogue et réconciliation (CDR), "il faut maintenant qu’elle se mette en place", a-t-il insisté.
Selon M. Le Drian, "c’est dans ce cadre-là que la réconciliation et l’unité du Mali devront se mettre en oeuvre et c’est d’ailleurs tout à fait l’avis du président Compaoré".
Le Burkina Faso conduit, pour le compte de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), une médiation suspendue de facto par la guerre en cours. Voisin du Mali, le pays a fourni un contingent à la mission ouest-africaine, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), censée à terme prendre le relais de l’armée française pour sécuriser le Nord malien.