Dans une interview à bâtons rompus qu’il a bien voulu nous accorder, le président du Front patriotique pour la démocratie, Abakary Touré, ancien leader estudiantin et secrétaire aux relations extérieures du Conseil national de la jeunesse du Mali, nous évoque les motifs de la création de ce front, ses objectifs et les activités prévues dans leur agenda.
Pour Abakary Touré, le Front patriotique pour la Démocratie a été porté sur les fonts baptismaux par un groupe de jeunes exacerbés par la situation sociale du pays. “Avec ce mouvement, nous allons mener des actions afin de réclamer le départ du Premier ministre Modibo Kéïta, nous savons que depuis sa nomination il a fait de son mieux pour ce pays, notamment la signature d’un accord pour la paix et l’organisation de la Conférence d’entente nationale. Mais aujourd’hui, avec la grève illimitée des agents de la santé, au niveau de l’éducation, le problème d’emploi des jeunes, la situation sociale semble le dépasser car nous ne voyons aucune action concrète du gouvernement pour abréger la souffrance des populations. C’est pourquoi nous réclamons immédiatement son départ” a souligné M. Touré.
Pour lui, dans la mesure où l’actuel gouvernement a montré ses limites, il est plus que jamais nécessaire de nommer un nouveau Premier à la tête d’une nouvelle équipe gouvernementale pour remédier à la tension sociale. Ainsi, le Front patriotique pour la démocratie projette de mener plusieurs activités pour se faire entendre. “Si le Premier ministre refuse d’écouter la voix du peuple qui réclame son départ, nous allons, dans les tous prochains jours, organiser des conférences de presse, diffuser des tracts pour nous faire entendre. Sinon au départ, on avait décidé de battre le pavé, mais compte tenu de l’Etat d’urgence, nous avons laissé tomber cette option” a ajouté Abakary Touré.
A la question de savoir qui est derrière ce mouvement, notre interlocuteur de répondre : “Nous ne sommes manipulés par qui ce soit. Nous agissons en toute indépendance et objectivité et par ailleurs tout ce que nous faisons comme activité, nous allons les financer avec nos propres moyens. Et d’ailleurs, le jour où le Premier ministre Modibo Kéïta qui s’était engagé à ne faire qu’une année à la Primature pliera ses bagages, nos actions prendront fin”.