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Insécurité- Grogne sociale- Accord de paix : Le nouveau Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga saura –t-il relever les défis de l’heure ?
Publié le lundi 10 avril 2017  |  Le Républicain
Marche
© aBamako.com par A S
Marche des enseignants à Bamako
Les enseignants ont marché à Bamako le 5 Avril 2017.
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Jusqu’ici en charge du ministère de la Défense et des Anciens Combattants, Abdoulaye Idrissa Maïga vient d’être nommé Premier ministre du Mali. Il remplace à ce poste Modibo Kéïta. La nomination du quatrième Premier ministre d’IBK en quatre ans de pouvoir intervient après la Conférence d’entente nationale dont les conclusions sont contestées par des parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et au moment où, en plus de la grogne sociale qui s’est décuplée, l’insécurité a atteint son paroxysme sur la quasi-totalité du territoire. Le nouveau Premier ministre, un baron du parti au pouvoir le RPM, pourra t-il relever les nombreux défis de l’heure au Mali ?

Le RPM enfin récompensé. Après une semaine entière de folles rumeurs, les Maliens connaissent afin le nom de leur nouveau Premier ministre. Il s’agit de Abdoulaye Idrissa Maïga, précédemment ministre de la défense et des anciens combattants. Son décret de nomination a été rendu public le samedi soir passé. Le Rassemblement Pour le Mali(RPM), le parti au pouvoir qui réclamait la nomination d’un de ses membres à la primature depuis l’accession d’IBK à la magistrature suprême, a eu enfin gain de cause. Membre influent du RPM, Maïga est un proche collaborateur du président de la République du Mali IBK dont il fut le directeur de campagne lors des élections présidentielles de 2013. Abdoulaye Idrissa Maïga, né le 11 mars 1958 à Gao, est un fonctionnaire de classe exceptionnelle. Il a occupé le poste de ministre de l’environnement et de l’assainissement dans le gouvernement de Moussa Mara en 2014. En janvier 2015, il devint ministre de l’administration Territoriale dans le premier gouvernement mis en place par le Premier ministre Modibo Kéita.

Bilan très mitigé à la tête du ministère de la Défense

Le bilan du tout nouveau Premier ministre du Mali à la tête du ministère de la Défense, son dernier poste, est très mitigé. Les raisons qui ont fait partir son prédécesseur Tiéman Hubert Coulibaly demeurent toujours. Le Mali reste, en effet, en proie à une insécurité chronique. En plus du Nord, le Centre et une partie du Sud échappe aujourd’hui au contrôle de l’Etat. Les attaques terroristes ; des groupes armés et les conflits intercommunautaires se sont multipliés. Les forces de défense et de sécurité du Mali ont encore du mal à remplir leur mission régalienne : sécuriser le pays. L’armée malienne est aujourd’hui, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, accusée de perpétrer des exactions dans le Centre du pays. « Depuis le début de 2017, Human Rights Watch a rendu compte de plusieurs exactions qui auraient été commises par des membres des forces de sécurité maliennes, dont l’exécution sommaire de trois hommes, la disparition forcée de six hommes et des sévices infligés à plusieurs personnes en détention. Ces atteintes présumées se seraient produites lors d’opérations de lutte contre le terrorisme lancées dans les régions de Ségou et Mopti », note, dans son dernier rapport sur l’insécurité dans le Centre du Mali, Human Rights Watch.

Moult challenges à relever

Le quatrième Premier ministre de l’ère IBK a du pain sur la planche. L’on sait que Modibo Kéïta, son prédécesseur, n’a pas rendu son tablier de son plein gré. La pression sociale a eu, en effet, raison de lui. Cela fait un mois que le secteur de la santé est en grève illimitée au Mali. Des négociations entamées, très tardivement, par le gouvernement malien n’ont pas encore permis aux blouses blanches de revenir à des meilleurs sentiments. Les enseignants de l’enseignement sont, aussi, en grève illimitée depuis le 4 avril passé. A l’appel du Collectif des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016, les enseignants ont marché, le mercredi 05 avril 2017, à Bamako et à l’intérieur du pays. Les enseignants exigent que le gouvernement respecte ses engagements dont l’application du procès-verbal du 08 janvier 2017. D’ailleurs, pour se faire entendre, le collectif compte encore aller en grève de 210 heures à partir de ce lundi 10 avril 2017.

Quid de l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu des pourparlers qui ne connait pas de grandes avancées malgré la tenue de la Conférence d’entente nationale ? Le Premier ministre aura fort à faire pour mettre l’accord de paix sur les bons rails. Déjà les conclusions de la Conférence ne font pas l’unanimité. La Coordination des Mouvements de l’Azawad(CMA) continue à se cramponner à l’appellation « Azawad ». Aussi aucun dividende de l’application n’est visible sur le terrain. Le samedi 8 avril, à Gargando, dans le cercle de Goundam, région de Tombouctou, au moins quatre personnes (trois de la tribu des Kel Antessar) ont perdu la vie dans une attaque perpétrée par des inconnus. Aussi les affrontements entre groupes armés continuent encore aux portes de Kidal. Le vendredi 7 avril, un poste de sécurité du Gatia, Plateforme, a été attaqué par des hommes armés à Anéfif. Un bilan provisoire fait état d’un mort, deux blessés et un véhicule emporté du coté de la Plateforme.

Madiassa Kaba Diakité
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