La maison de la presse a servi de cadre à une conférence de presse des élus de la région de Tombouctou, le mardi, 05 mars dernier. Cette conférence animée par le président du conseil régional de Tombouctou, Mohamed Ibrahim, qui avait à ses cotés plusieurs autres élus de la région.
L’objectif de cette rencontre était pour eux de présenter aux hommes de médias, les conclusions des travaux de la rencontre de facilitation du dialogue entre communauté du sahel tenue les 21 et 22 février 2013, sur initiative de l’ONG Humanitaire et Développement (HD) à Saly au Sénégal.
Ainsi, le président Mohamed Ibrahim dans son propos introductif dira que la crise dans la région de Tombouctou a eu d’importantes conséquences sur les populations à tel point que tout est à reprendre à zéro aujourd’hui.
Que même si, les écoles et les hôpitaux sont ouverts aujourd’hui, ils ne sont pas fonctionnels.
Le président pense qu’après ce qui s’est passé le vivre ensemble ne serait pas facile à moins que l’on se surpasse, car on ne peut vivre les uns sans les autres. On a frôlé la catastrophe du Libéria n’eut été le soutien de la communauté internationale, maintenant que le pire a été éviter, il faut s’employer à préserver les acquis, affirme l’élu.
Selon lui, tout processus de réconciliation doit commencer par le dialogue entre acteurs et doit commencé quelque part, d’où leur participation à Saly à la rencontre initiée par HD.
Ainsi, grâce à cette initiative, les élus de Tombouctou ont pu rencontrer leurs frères arabes et tamasheqs réfugiés dans les pays voisins, soutient le conférencier.
Il affirme également que s’il y a eu des exactions de part et d’autre que les auteurs soient identifiées et mis à la disposition de la justice.
A sa suite, Younouss Mohamed Ibrahim, élu local de Gourma Rharous a lu les recommandations des travaux de la rencontre de Saly Portugal. De ces recommandations on peut retenir que les représentants de la société civile et délégués des camps de refugiés, issus des communautés des 5 cercles de la région : considérant le climat d’insécurité dans lequel vivent les population de la région, considérant les difficultés d’approvisionnement et de circulation des populations tant en milieu urbain que rural, considérant les différentes perceptions quant à la situation sécuritaire née de l’intervention militaire, considérant la volonté manifeste des refugiés et déplacés de rentrer chez eux, considérant la volonté de création d’un cadre de dialogue inclusif afin d’aboutir à une paix durable dans le respect, recommandent entre autres : l’arrêt immédiat des exactions contres les populations civiles, l’arrêt des délations, dénonciations calomnieuses, règlements de compte de tous genres et exécutions extrajudiciaires de nature à nourrir la division et les antagonismes entre les populations, la traduction devant la justice des présumés coupables de crimes et exactions, et la poursuite d’un dialogue inclusif inter et intra communautaire dans la région.
Cela dans la perspective d’une contribution à l’indispensable dialogue national, seul gage d’une nouvelle gouvernance.
Au fil de la conférence
Mohamed Ibrahim, président du conseil régional de Tombouctou
« Le dialogue est indispensable, mais doit être inclusif »
Le conférencier pense que le dialogue est indispensable pour le retour à une paix définitive, mais cependant, il affirme que ce dialogue doit être inclusif à travers un débat, que c’est leur souhait et que le dernier mot revient au gouvernement. Ce dialogue doit être telle sorte que demain soit meilleur. Il faut pour se faire des véritables représentants des populations et que l’on se dise la vérité, soutient-il.
« Les coupables doivent des excuses au peuple et se présenter devant le juge »
Selon le président Mohamed, ceux qui ont mis le pays dans cet état doivent des excuses à la nation et que les coupables répondent devant le juge et s’assurer que cela ne se reproduise plus.
« Nous voulons retourner chez nous »
L’élu régional soutient qu’ils veulent retourner chez eux pour créer la sécurité et le développement en faisant revenir les refugiés et les déplacés car, selon lui ‘’Tounka Té Dambé Don’’ pour dire qu’il y a pas dignité ailleurs que chez soi.
Pour se faire, il ajoute qu’ils sont en train de se battre pour cela et que déjà un plan d’action a été élaboré et remis aux partenaires techniques et financiers. Mais avant tout retour, il faut qu’il y ait un minimum de condition pour que l’administration y retourne. Ils feront ce qu’ils peuvent et qu’à l’impossible nul n’est tenu, a t-il dit.