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Dioncounda Traoré à Paris : Hypothèque sur le retour?
Publié le mercredi 30 mai 2012   |  Info Matin


Dioncounda
© Autre presse
Dioncounda Traoré
Président intérimaire du Mali


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Depuis son agression, dans son bureau, le 21 mai dernier, par des manifestants déchaînés, Dioncounda Traoré, président par intérim du Mali, a été admis dans un hôpital parisien où il a subi des examens appropriés. De l`état jugé satisfaisant, pour un retour rapide au pays, on est passé aujourd`hui à la suspicion autour de ce retour rapide du président Dioncounda.
Ses proches, eux, réclamant pour lui de solides garanties sécuritaires. Quelle conséquence pour le processus de la transition en cours?
Quelques jours après avoir été admis à l`hôpital militaire du Val-de-grâce, à Paris, les nouvelles concernant le président intérimaire, Dioncounda Traoré, agressé auparavant dans son bureau, au palais de Koulouba, à Bamako, par des manifestants en furie, étaient jugées satisfaisantes: les médecins français, comme ceux de Bamako, ont confirmé que le président Dioncounda, psychologiquement fatigué, avait besoin de se reposer.
A partir de là, dans son entourage, et même dans le pays, où cet acte inqualifiable a fait l`objet d`une condamnation unanime, tout le monde a misé sur un retour rapide du président Dioncounda dont la présence, dans un contexte politique si trouble, était synonyme de stabilité pour les institutions de la république.
Dans cette foulée, de nombreuses sources crédibles ont indiqué que le président Dioncounda pourrait revenir au pays plus tôt que prévu. Le président de transition Dioncounda Traoré, actuellement à Paris pour des examens médicaux, après avoir été agressé par des manifestants à Bamako, "va bien" et devrait rentrer la semaine prochaine dans son pays, a-t-on appris auprès de son entourage, dès la semaine écoulée.
Le "bilan médical" réalisé dans un hôpital parisien montre que "tout va bien" pour le président Traoré, a déclaré, depuis la semaine passée, à l`AFP, l`un de ses proches, contacté à Paris depuis Bamako. "Il est actuellement à l`hôtel en famille, a-t-il ajouté. "Il a terminé toutes les analyses", a souligné un autre membre de l`entourage de M. Traoré. "Il n`y a pas de danger. En principe, et sauf problème de dernière minute, le président devrait pouvoir rentrer la semaine prochaine à Bamako" (Ndlr: c`est à dire cette semaine), a-t-il affirmé.
Voilà qui en disait long sur l`état d`esprit de l`entourage du président Dioncounda Traoré dont, en raison du bilan médical satisfaisant, on tablait sur un retour plus rapide au pays afin de s`occuper de la conduite d`une transition difficile à démarrer.
Patatras! Tout semble être remis en cause soudainement pour ce retour sans encombre du président intérimaire, en ce sens que dès le début de cette semaine, où l`arrivée de Dioncounda Traoré était imminente dans le pays, des voix s`élèvent dans son entourage familial immédiat pour exiger de solides garanties sécuritaires pour lui.
Certes, le souci sécuritaire de la famille présidentielle se comprend aisément, d`autant que c`est à la suite d`une défaillance évidente du dispositif sécuritaire que les manifestants surexcités sont parvenus jusqu`au palais présidentiel pour y agresser le président dans son bureau; mais aujourd`hui, pour le meilleur fonctionnement du mécanisme du jeu institutionnel dans le pays, le retour au bercail du président intérimaire est un impératif relevant de la raison d`État.
Cela, dit-on dans les milieux diplomatiques, ne doit être lié qu`à l`avis médical motivé. Dès lors que les médecins de l`hôpital du Val-de-grâce, là où est soigné le président Traoré, donnent un avis favorable pour le retour, comme c`était d`ailleurs le cas jusqu`à une date encore récente, rien d`autre ne devrait en principe empêcher ce retour au pays.
En fait, d`une manière générale, ce retour au pays du président Traoré, agressé et blessé par des manifestants, puis évacué et soigné à Paris, est souhaité par les Maliens, dans leur grande majorité, qui y voient là le signe d`un soulagement pour la normalité constitutionnelle et le démarrage, jusque-là laborieux, d`une transition qui, du reste, peine à prendre ses marques.
A l`évidence, l`hypothèque, si elle existe réellement qui plane sur le retour de Dioncounda Traoré au pays, pour raison de sécurité, fait craindre, pour bon nombre de Maliens, la problématique de l`envoi des troupes de la Cedeao pour sécuriser les organes de la transition. En son temps, on s`en souvient encore, ce point, jugé comme une exigence pour le fonctionnement des organes de la transition malienne, avait constitué le principal point d`achoppement au sein de la population malienne au point que la Cedeao, lors d`une réunion des chefs d`État, a jugé nécessaire de revoir sa copie. En décidant de réserver toute intervention des troupes de la Cedeao à une requête éventuelle des autorités maliennes.
Voilà pourquoi beaucoup de Maliens redoutent que l`exigence sécuritaire, pour le retour de Dioncounda Traoré, n`entraîne à nouveau de micmac entre les deux principales institutions de la transition, à savoir la présidence de la république et la Primature. Et pour cause? Les observateurs attentifs de la scène nationale ont fait observer que, pour des raisons de sensibilités nationales, le Premier ministre de pleins de pouvoirs, CMD, lui, n`est pas tout à fait favorable à une requête malienne pour l`envoi des troupes de la Cedeao en vue de sécuriser les organes de la transition, comme le souhaite la communauté internationale.
De ce fait, compte tenu des multiples défis auxquels le pays est confronté; ce pays lui-même traumatisé par la nette domination des groupes armés de toutes sortes sur le nord-Mali, beaucoup de Maliens ne souhaitent pas encore qu`une nouvelle guerre d`approche oppose les deux principales institutions du pays, suite à cette nouvelle exigence sécuritaire si opportunément(il est vrai) soulevée par l`entourage familiale immédiat du président intérimaire.
Par Sékouba Samaké

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