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Logements sociaux : Triche et magouille autour de plus de 900 maisons
Publié le lundi 10 avril 2017  |  Nouveau Réveil
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© aBamako.com par A.S
Remise de clés du logements sociaux de samaya
Samaya, le 11 juillet 2014. Il y a eu une cérémonie de remise de clés du logements sociaux.
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Il y a plus de 900 logements sociaux vacants ou occupés par des personnes autres que les bénéficiaires réels. C’est du moins ce que certaines sources révèlent.

Avec une éventuelle enquête du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, ce chiffre est appelé à être revu à la hausse. Cependant, sur la base de résultats d’enquêtes, le ministère soumettra un rapport au gouvernement pour prendre les mesures nécessaires pour la régularisation de ces logements, notamment ceux cédés aux tiers en infraction à la loi.

L’État a longtemps fermé les yeux sur le juteux business des logements sociaux qui se pratiquait avec le concours de l’Office Malien de l’Habitat (OMH) et de la commission d’attribution. Aujourd’hui, en décidant d’assainir la situation, il devrait se rendre compte de l’ampleur de ce trafic. En dépit de la multitude de textes de loi et de balises que l’administration s’est elle-même fixées, les passe-droits dans l’octroi des logements sociaux sont légions dans notre pays.

Des centaines de personnes (notamment la famille du Premier ministre, Modibo Keita, le ministre des Affaires Religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, l’ex-maire de Gao, Sadou H. Diallo, le Colonel Néma Sagara, ex-patronne de la Base 101 de Sénou, l’épouse de Bittar, Mme Fily Konaté, Albongana Boubèye Maïga, le frère de Soumeylou …) qui n’étaient pas dans le besoin ont bénéficié de logements sociaux qu’ils n’ont pas occupés jusque-là. Des fonctionnaires sont accusés d’en avoir détourné des logements et des dizaines de listes de bénéficiaires dans lesquelles figurent les noms des proches de hauts responsables de l’État. Depuis, ils marquent la scène sociale.

À en croire nos sources, plus de 900 logements sociaux sont actuellement, vacants ou occupés par des personnes autres que les bénéficiaires réels. Et avec une enquête, du département de l’Habitat et de l’Urbanisme, ce chiffre serait beaucoup plus important. Au niveau de la population, la question commence à faire du bruit. Du coup, le gouvernement doit ouvrir une enquête à travers le territoire national pour recenser les logements sociaux réalisés par l’État malien et qui sont vacants ou cédés illégalement (vente de pas-de-porte) par les bénéficiaires. Pour l’heure, il y a plus de 900 logements sociaux publics vacants ou occupés par des personnes autres que les bénéficiaires initiaux.

Démolition des constructions inachevées

La situation urbanistique de Bamako inquiète. Ainsi, les constructions inachevées et non conformes aux règles d’urbanisme doivent être démolies si les propriétaires ne se mettent pas en conformité. La réhabilitation du paysage urbanistique des villes et villages du territoire national est une priorité pour le secteur, mais il est difficile actuellement de concilier entre les exigences de quantité et de qualité en raison de la forte demande sur le logement.

Bien que la loi interdise la vente de ces logements destinés aux catégories à faible revenu, il a été constaté, regrette notre source, que beaucoup de bénéficiaires en ont fait un fonds de commerce en les livrant au bail commercial ou en les vendant, sans acte ou avec acte notarié, sous un autre nom. Le gouvernement doit prendre les mesures nécessaires pour la régularisation de ces logements, notamment ceux cédés à des tiers en infraction à la loi. Sans plus tarder, le gouvernement doit régulariser les logements sociaux vendus au marché noir, dans l’unique but d’empêcher les propriétaires de bénéficier, encore une fois, des différents programmes de logement sociaux.

Les logements sociaux vacants au Mali, seraient aujourd’hui de l’ordre de plus de 900 l’unité. Cependant, la distribution des prochains logements sociaux doit être faite après examen approfondi des listes des bénéficiaires. Et ce, afin d’éviter les erreurs du passé, notamment les détournements et autres arnaques devenus fréquents.

S’agissant des constructions inachevées et non conformes aux règles d’urbanisme, le gouvernement doit décider de mettre un terme au laxisme et appliquer la loi dans toute sa rigueur contre les «hors-la-loi». Toutes les constructions inachevées et non conformes aux règles d’urbanisme devront être démolies si leurs propriétaires ne se mettent pas en conformité. Et les délais de la loi relative à la régularisation de ces constructions ne doivent pas être prorogés.

Mariam Konaré
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