C’est du jamais vu au Mali. Cela fait exactement 33 jours ce lundi que le personnel de la santé observe une grève illimitée aux conséquences incalculables. A quand la fin de la souffrance de la population ? Il nous arrive de poser cette question sans trouver la réponse. En effet, le régime en place se moque éperdument de la santé des Maliens. Ce qui explique sans doute l’attitude (le mépris ?) du gouvernement qui avait, dans un premier temps, refusé d’établir le dialogue avec les grévistes. Pendant ce temps, de pauvres citoyens meurent dans les hôpitaux, faute de soins et dans l’indifférence générale…
Ce n’est pas seulement le secteur de la santé qui souffre d’une paralysie générale. Malheureusement, la gestion chaotique du pays a provoqué des troubles sévères dans d’autres secteurs, notamment l’Education. A partir d’aujourd’hui, les différents syndicats de l’enseignement observent un arrêt de travail de 10 jours. Alors que le supérieur a décrété une grève illimitée, qui boucle sa première semaine.
En réalité, la fronde au niveau de ces deux secteurs (santé et éducation) est l’illustration d’un ras-le-bol général.
Pour couronner le tout, le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta est passé maître dans l’art d’occulter les vrais problèmes des Maliens. En effet, l’improvisation, le pilotage à vue et la fuite en avant sont devenus les marques de fabrique de la gouvernance instaurée depuis quatre ans. Cette gouvernance chaotique d’un mandat tout aussi chaotique continue de causer du tort au pays et aux populations maliennes.
Elu en août 2013, Ibrahim Boubacar Keïta tenait invariablement ce discours : « Pour l’honneur du Mali, je ramènerai la paix et la sécurité. Pour l’honneur du Mali, je veux construire une République exemplaire. Je rétablirai l’autorité de l’Etat. Je lutterai contre la corruption. Je ferai émerger une société nouvelle fondée sur la justice et l’égalité des chances. Je créerai les conditions d’un vrai décollage économique… ». Après quatre ans d’exercice du pouvoir, il est rattrapé par la réalité. Où est la République exemplaire promise ? Où sont l’honneur, le bonheur et la dignité des Maliens ? Où est la relance économique ? Où est donc le Mali nouveau promis par Ibrahim Boubacar Keïta ?