La récente Conférence d’entente nationale a recommandé de nouer le dialogue avec les « djihadistes » maliens Iyad Ag Ghali, chef du groupe Ançar Eddine, et Amadou Kouffa, chef du Front de Libération du Macina.
Or, ces deux hommes sont considérés comme des terroristes par la France qui, depuis 2013, impose au Mali de les exclure de toute négociation de paix. La Conférence d’entente s’est voulue efficace en conseillant des discussions avec eux car sans eux il n’y aura ni paix ni sécurité au nord-Mali.
De toute évidence, la recommandation de la conférence d’entente a sonné une chaude alarme à l’Elysée. Ainsi, le président François Hollande a immédiatement dépêché au Mali son ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. Le haut émissaire s’est rendu à Gao, en compagnie de son homologue allemand Sigmar Gabriel. Les deux hommes sont ensuite revenus à Bamako pour un entretien avec le président IBK. Certes, l’occasion était bonne pour le ministre français de se recueillir, à huis clos, devant le cercueil du soldat français tué mercredi 5 avril au nord-Mali, mais les observateurs avertis n’ont pas manqué de retenir une annonce du président IBK: « Il n’y aura aucune discussion avec les terroristes ».
Bien content d’arracher cette promesse publique à IBK, Jean Marc Ayrault renchérit, comme sur un ton de justification: « Nous sommes engagés dans un combat. C’est un combat sans ambigüité contre le terrorisme, contre ceux qui se revendiquent du terrorisme. Et donc il n’y a qu’un moyen, il n’y en a pas deux.« .
C’est désormais clair: la Conférence d’entente peut recommander ce qu’elle veut mais il n’y aura pas de dialogue avec les chefs terroristes. La paix n’est donc pas pour demain…