Bamako - Le nouveau Premier ministre malien, Abdoulaye Idrissa Maïga, a rendu visite lundi à des malades d’un hôpital de Bamako, où les travailleurs sont en grève depuis un mois, le jour même de sa prise de fonctions, a-t-on appris de sources concordantes.
"Le Premier ministre a rendu ce jour visite aux malades dans le service d’urgences et celui de la traumatologie. Il n’a pas rencontré le syndicat, mais il est venu constater la situation", a déclaré à l’AFP Ismael Coulibaly, membre de la direction de l’hôpital Gabriel Touré.
Selon un proche de M. Maïga, il est venu "non seulement se rendre compte de la situation, mais aussi pour prendre des initiatives pour l’arrêt de la grève".
La passation de pouvoirs entre le nouveau Premier ministre, dont la formation du gouvernement est attendue dans le courant de la semaine, et son prédécesseur, Modibo Keïta, s’est achevée à la mi-journée.
A cette occasion, M. Maïga "a lancé un vibrant appel aux partenaires sociaux à aller dans le sens d’une trêve face aux multiples mouvements de grève. Il a promis d’user de tous les moyens à la disposition du gouvernement pour aller dans ce sens", selon un communiqué gouvernemental.
Depuis le 9 mars, les personnels des hôpitaux publics et des centres de santé communautaires dépendant de l’Etat sont en grève illimitée au Mali.
"Nos revendications ne sont pas prises en compte, nous continuons la grève jusqu’à nouvel ordre", a déclaré lundi à l’AFP Abdoulaye Kanté, l’un des porte-parole des grévistes.
Des associations ont récemment organisé des sit-in à Bamako pour demander au gouvernement de s’entendre avec les grévistes afin "que la grève, qui a causé de nombreux morts, s’arrête".
Les deux principaux syndicats nationaux du secteur de la Santé réclament une augmentation des salaires et l’intégration de travailleurs contractuels dans la fonction publique.
Par ailleurs, à l’appel des syndicats de l’enseignement primaire et secondaire, plusieurs centaines de maîtres d’école et de professeurs ont commencé lundi une grève de dix jours.
"Nous demandons des primes, l’augmentation de nos salaires, le gouvernement doit respecter ses engagements", a déclaré à l’AFP Emmanuel Diarra, l’un des porte-parole des enseignants grévistes, assurant que le mouvement était "largement suivi".
Les enseignants du supérieur et de la recherche scientifique sont de leur côté en grève illimitée depuis le début du mois.