Les héros retournent chez-eux un-à-un après des soirs
Victorieux ; mais au lieu des joies, tout le monde larmoie
Leurs familles dignes d’eux se morfondent dans les couloirs
Toutes en noir, elles n’ont-que-faire de cette gloire en soi
Les plus petits de leurs enfants demandent à voir Papa
Les mères en petits sanglots montrent devant des caisses à trois pas
Des corps frais gelés sous les couleurs nationales inhumés sous sabbats
Leurs fronts ternes reçoivent des baisers si émouvants
Qui ne leur font pourtant ni chaud ni froid
Ils ont tellement voulu revenir auprès de leurs parents
Qu’ils ont dû les devancer dans leurs derniers toits
Ont-ils bien accompli leurs devoirs envers leur nation affectionnée?
Autant d’énigmes qui planent dans ces esprits funéraires et peinés
Qui souhaitaient revoir ces soldats ressuscités pour enterrer leurs ainés
Mais l’harmattan de la guerre n’informe pas les proches
Quand il leur prend le plus noble des fils, des fois l’unique
Et des deux côtés, il les décime quel qu’en soit l’approche
Les yeux des mères inconsolables ne connaissent guère de logique
Et comment leur expliquer qu’ils sont tombés pour la patrie !
Ce sont certes leurs petits-fils qui comprendront leurs gestes écrits
Quand des monuments les élèveront en héros dans ces cités défendues
Aboubacar Ab. MAIGA
(Russie, Saint-Pétersbourg le 03/03/2013)