Le financement de la recherche est un véritable casse-tête pour les pays en développement, notamment ceux du continent africain où l’opinion publique ne perçoit pas forcement les vrais enjeux de la recherche. Celle-ci reste pourtant un impératif de développement donc un passage obligé pour ceux (les pays) qui ne veulent pas rater le train du progrès.
Parfaitement conscients de cette réalité, les pouvoirs publics multiplient les initiatives et les actions pour apporter un véritable bol d’oxygène à nos institutions de recherche. A cet effet, le Fonds compétitif pour la recherche et l’innovation technologique (FCRIT) a été officiellement lancé, le week-end dernier au Centre national de lutte contre la maladie (CNAM) par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Assétou Founé Samaké Migan.
La cérémonie s’est déroulée en présence de sa collègue de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Kéita Aïda M’Bo, des recteurs d’universités, directeurs des grandes écoles et instituts de formation, des chercheurs et enseignants.
Le FCRIT participe de la volonté du gouvernement de booster la science, la technologie et l’innovation dans notre pays. Il a été mis en place le 25 novembre 2011.
Le Fonds compétitif finance sur une base compétitive les activités, les projets de recherche et d’innovation technologique, répondant aux besoins prioritaires de développement.
Les activités de renforcement des capacités, de recherche, vulgarisation, valorisation des résultats de recherche, le développement des projets entre universités, grandes écoles, les institutions de recherche, peuvent être aussi financées par le FCRIT.
Celui-ci permet également de mobiliser des ressources pour le secteur productif, les travaux d’inventeurs isolés et toutes autres innovations technologiques répondant aux besoins du pays.
Le Fonds compétitif pour la recherche et l’innovation technologique est alimenté par une subvention de l’Etat qui consacre 0,2% des recettes fiscales, soit 2 milliards de Fcfa à la cause. Il comporte également la contribution des partenaires techniques et financiers (PTF), la redevance sur les contrats de vente des résultats de recherche, de licence des brevets issus des inventions, des dons et legs.
Pour bénéficier de ces ressources consacrées à la recherche et à l’innovation technologique, il faut être chercheur et avoir un programme de recherche.
En acceptant de mettre un fonds pour le financement de la recherche et de l’innovation à la disposition des chercheurs, le gouvernement mesure, à sa juste valeur, la place et le rôle prépondérant de la recherche dans le développement socio-économique de notre pays, a jugé Moussa Bagayoko, conseiller à la mairie de la commune IV.
Il appartient donc aux bénéficiaires du FCRIT de s’en approprier pour montrer aux contribuables que l’effort financier ainsi consenti n’est, ni perdu, ni gaspillé. « Mais cela passe nécessairement par la production, la diffusion et la vulgarisation des résultats scientifiques et technologiques de recherche permettant de répondre à nos besoins dans les domaines de la santé, de la culture, de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, de l’habitat, de l’énergie et de la lutte contre les effets du changement climatique » a relevé le conseiller municipal.
Par ailleurs, notre interlocuteur a rassuré que les résultats engrangés dans les domaines de la recherche biomédicale, pharmaceutique, agricole dans l’élimination de certaines endémies parasitaires, notamment la dracunculose, augurent de belles et heureuses perspectives pour le Système national de recherche dans notre pays. Il en est de même, pour l’amélioration des médicaments traditionnels et pour le développement de plusieurs variétés améliorées résistantes à la sécheresse.
Quant au directeur général du CNAM, le Pr Samba Ousmane Sow, il a prôné l’union des chercheurs avant de les invités à tenir leurs discussions et réunions dans les institutions de recherche.
« Nous avons voulu le FCRIT pour créer une saine émulation entre les enseignants, les chercheurs, les inventeurs pour retenir les protocoles de recherche les plus pertinents et prometteurs pour le développement de notre pays » a déclaré le ministre, en charge de l’Enseignement supérieur. Le Pr Assétou Founé Samaké Migan de préciser que ce fonds devrait contribuer à asseoir une véritable culture de promotion de la recherche et de l’innovation dans notre pays. Il pourrait aussi inciter le secteur privé à investir dans la recherche nationale.
En outre, Mme le ministre a reconnu que la recherche scientifique rencontre beaucoup de difficultés.
La faiblesse de financement de la recherche à l’échelle nationale, la faible articulation de la recherche avec les priorités nationales de développement, la collaboration entre les établissements en charge de la recherche, les problèmes des structures de coordination à appuyer les institutions de recherche, l’insuffisance et la faible valorisation de la production scientifique, sont quelques difficultés liées à la recherche.
Sidi Y. WAGUE