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Jennifer Barbé : "Julien ne sentait pas cette mission au Mali"
Publié le mardi 11 avril 2017  |  orne-hebdo.fr
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L'épouse de Julien Barbé, le soldat français tué au Mali mercredi 5 avril, évoque son mari de 27 ans dont les obsèques ont lieu jeudi 13 avril à 10 h 30 à la cathédrale de Sées.

« On s’est connu adolescents. Il avait une 50 cc et on a fait les gangsters ensemble ! J’étais sa passagère ». La voix de Jennifer Barbé se fait douce à l’évocation de ces souvenirs de jeunesse. Elle avait 13 ans quand elle a connu Julien Barbé, de trois ans son aîné. « Nous avions des amis en commun. On s’est rencontré comme cela », poursuit Jennifer dont le coup de foudre pour Julien fut immédiat. « C’est mon premier amour », confie-t-elle.

Sa quatrième opération extérieure
Le natif de Bezons (Val d’Oise) venait d’obtenir son Diplôme National du Brevet, au collège de Nonant-le-Pin, et enchaînait sur un apprentissage de charcutier-traiteur au Centre de Formations des Apprentis (CFA) d’Alençon. C’est aux côtés de ses parents charcutiers-traiteurs de la Grande-rue à Alençon que Julien se professionnalise. Il décroche son CAP puis son Brevet Professionnel.

Mais sa vocation semble ailleurs que dans le laboratoire familial. « Il a toujours voulu être militaire. Il voulait rendre service, il avait besoin d’adrénaline et d’action. »

Le 1er février 2011, Julien s’engage dans l’Armée de Terre. Il est affecté au 6e Régiment du Génie d’Angers. « On est toujours resté en contact », annonce Jennifer.

La relation « fusionnelle » qu’elle décrit avec Julien débouche sur un concubinage en 2012. Le couple s’installe à Condé-sur-Sarthe où il s’est marié l’été dernier. « Il partait la semaine au régiment et rentrait le week-end à la maison » pour y retrouver sa femme et ses filles (Leyna, 5 ans, et Ayline, 1 an). « C’était un super-papa affectueux », souligne Jennifer.

Cette mission au Mali n’était pas sa première opération extérieure. « Il était déjà allé en Guyane, au Mali et en Côte d’Ivoire. Sa première mission au Mali avait été mouvementée mais il était rentré. Donc sur la suivante, il était plus serein. Mais cette fois, il n’avait pas envie de partir. Deux ou trois jours avant son départ, il m’a dit qu’il ne sentait pas cette mission. Mais c’était un véritable engagé, il était volontaire et c’était son métier », convient Jennifer qui reconnaît « n’avoir que ces paroles-là en tête » depuis l’annonce du décès de Julien.

« Plein d’humour, dynamique »
Jeudi 6 avril à 7 h du matin, elle a vu cinq militaires toquer à sa porte. « Julien m’a toujours dit que je ne recevrais pas de coup de téléphone s’il lui arrivait quelque chose mais que des militaires se déplaçaient au domicile pour l’annoncer. J’ai compris en les voyant ».

Le risque de mourir sur le front, Julien l’évoquait fréquemment avec son épouse. « Avant chacun de ses départs, il en parlait toujours sérieusement et il m’avait confié ses dernières volontés. » Parmi celles-ci : « Il voulait qu’on parle de lui ». Voilà pourquoi Jennifer accepte de témoigner. « Il ne voulait pas, non plus, qu’on soit triste… Mais ça, on ne le maîtrise pas », soupire la jeune Alençonnaise qui décrit un jeune homme « plein d’humour, dynamique, au tempérament calme, avec son petit caractère mais qui n’était pas embêtant ».

Sportif « notamment la semaine dans le cadre de son engagement militaire », Julien était aussi un passionné de voitures. « C’était un mari super, quelqu’un de bien », affirme Jennifer. « C’était l’homme de ma vie ! »

Un hommage national a été rendu au caporal-chef Julien Barbé, mardi 11 avril, aux Invalides à Paris. Ses obsèques seront ensuite célébrées dans l’Orne, à la cathédrale de Sées, jeudi 13 avril à 10 h 30.

Toutes nos pensées vont vers la famille et les proches de Julien Barbé à qui l’Orne-Hebdo présente ses plus sincères condoléances.

61000 Alençon
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