Bamako - Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a nommé le gouvernement de son nouveau Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, qui compte 35 ministres, selon un décret lu mardi soir à la télévision publique.
Les titulaires des principaux portefeuilles au sein du précédent gouvernement, dirigé par Modibo Keïta, restent en poste, à l’exception du ministère de la Défense, occupé par M. Maïga jusqu’à sa nomination la semaine dernière. C’est l’actuel ambassadeur aux Etats-Unis, l’ancien ministre de l’Economie Tiéna Coulibaly, qui lui succède.
La nouvelle équipe comprend sept femmes, contre huit précédemment.
Les changements les plus notables concernent les ministères de la Santé et de l’Education nationale, alors que ces deux secteurs connaissent d’importants mouvements de grève.
Le nouveau Premier ministre a reçu mardi les deux principales centrales syndicales du pays afin de sortir de la crise sociale.
Depuis le 9 mars, les personnels des hôpitaux publics et des centres de santé communautaires dépendant de l’Etat sont en grève illimitée au Mali.
Les deux principaux syndicats nationaux du secteur de la Santé réclament une augmentation des salaires et l’intégration de travailleurs contractuel dans la fonction publique.
Par ailleurs, à l’appel des syndicats de l’enseignement primaire et secondaire, plusieurs centaines de maîtres d’école et de professeurs ont commencé lundi une grève de dix jours, selon leurs porte-parole.
Les enseignants du supérieur et de la recherche scientifique sont de leur côté en grève illimitée depuis le début du mois.
Abdoulaye Idrissa Maïga est le quatrième Premier ministre du président Keïta, élu en 2013, après Oumar Tatam Ly (septembre 2013-mars 2014), Moussa Mara (avril 2014-janvier 2015) et Modibo Keïta.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques malgré la signature de l’accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.