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Les tribus du nord du Mali réunies en Algérie pour contrer le nouveau groupe d’Al-Qaïda
Publié le mercredi 12 avril 2017  |  Le Reporter
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© AFP par AHMED OUOBA
Le président du Burkina Faso reçoit des rébelles touareg maliens du MNLA prêts.
Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a reçu jeudi à Ouagadougou la rébellion touareg malienne du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
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Mardi et mercredi, les tribus du nord du Mali se sont concertées à Adrar, dans le sud algérien, pour trouver des moyens d’empêcher les recrutements par le nouveau groupe armé affilié à Al-Qaïda et dirigé par le Touareg Iyad Ag Ghali.

Une source diplomatique algérienne a révélé à Middle East Eye que des notables de onze tribus du nord du Mali -Arabes, Touaregs, Peuls- se sont réunis en urgence mardi et mercredi à Adrar, à 1 400 kilomètres au sud-est d’Alger. L’objectif de cette rencontre est d’étudier les moyens de contrer le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans au Maghreb islamique. Ce mouvement islamiste armé, créé en février, réunit plusieurs groupes de la région, en particulier Al Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar, l’émirat du Sahara de Djamel Okacha, les katibas du Macina d’Amadoun Koufa, et Ansar Dine d’Iyad Ag Ghali, le nouveau chef du consortium.
Selon des sources sécuritaires, le mouvement représenterait une force de quelque 2 000 hommes. «Les tribus craignent que le scénario de 2012 se reproduise», précise le diplomate.

À l’époque, profitant d’une rébellion des Touaregs contre l’autorité du Mali, plusieurs groupes islamistes armés avaient pris le contrôle de plusieurs villes du nord du pays. «La situation est très tendue», poursuit une source sécuritaire algérienne. «D’une part parce que les tribus du nord ont toujours l’impression de vivre "sous occupation" malienne et perçoivent les Français comme des alliés de Bamako. D’autre part parce que la situation économique au nord du Mali est toujours aussi désastreuse. La marginalisation et le chômage poussent les jeunes à rejoindre les rangs des groupes armés.»

Appel aux nouveaux combattants
D’autant que le nouveau groupe aurait commencé depuis quelques semaines à distribuer des fascicules et des CD aux jeunes pour les recruter. «Les rapports sécuritaires français et maliens se sont alarmés de la dangerosité de cette propagande et craignent le potentiel de nuisance du mouvement d’Ag Ghali, qui a lancé un appel aux nouveaux combattants», poursuit notre interlocuteur. «Il ne faut pas oublier qu’Iyad ag-Ghali, qui est issu d’une grande famille de notables des Ifoghas [région montagneuse du nord-est du Mali], est une personne très influente dans la région.»

Dans un entretien au journal d’Al-Qaïda au Yémen, Al Massar, publié lundi, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans a appelé «tous les peuples musulmans du Sahara» à «se lever pour combattre» la France et ses alliés au Mali. Samedi 1er avril, le groupe a revendiqué une attaque menée le 29 mars contre l’armée malienne. Des hommes armés avaient attaqué un poste de sécurité à la frontière avec le Burkina, tuant deux gendarmes et un civil maliens, selon des sources de sécurité maliennes. Le 5 mars, onze Militaires maliens avaient déjà été tués au même endroit dans une attaque également revendiquée par le groupe.
Moussa NIMAGA
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