L’épouse du soldat de Condé-sur-Sarthe (Orne), tué au Mali le 5 avril 2017, raconte son mari dans un puissant témoignage. « Il ne sentait pas cette mission », assure-t-elle.
L’épouse de Julien Barbé, le soldat de Condé-sur-Sarthe, près d’Alençon (Orne), tué au Mali mercredi 5 avril 2017, évoque son mari de 27 ans, dans un émouvant témoignage, recueilli par nos confrères de L’Orne Hebdo. Ses obsèques ont lieu jeudi 13 avril, à 10h30, à la cathédrale de Sées.
LIRE AUSSI : Mort d’un soldat français au Mali : Julien Barbé était originaire de Normandie
« On s’est connu adolescents. Il avait une moto 50 CC et on a fait les gangsters ensemble ! J’étais sa passagère ». La voix de Jennifer Barbé se fait douce à l’évocation de ces souvenirs de jeunesse. Elle avait 13 ans quand elle a connu Julien Barbé, de trois ans son aîné. « Nous avions des amis en commun. On s’est rencontré comme cela », poursuit Jennifer dont le coup de foudre pour Julien fut immédiat. « C’est mon premier amour », confie-t-elle.
Gao le 8 avril, hommage de la force #Barkhane au CCH Julien Barbé. Aujourd'hui à 11h15 passage du cortège funèbre sur le pont Alexandre III. pic.twitter.com/sbtBR3dWnA
— État-Major Armées (@EtatMajorFR) April 11, 2017
« Il a toujours voulu être militaire »
Le natif de Bezons (Val d’Oise) venait d’obtenir son Diplôme National du Brevet, au collège de Nonant-le-Pin, et enchaînait sur un apprentissage de charcutier-traiteur au Centre de Formations des Apprentis (CFA) d’Alençon. C’est aux côtés de ses parents charcutiers-traiteurs de la Grande-rue à Alençon que Julien se professionnalise. Il décroche son certificat d’aptitude professionnelle (CAP) puis son Brevet Professionnel.
Mais sa vocation semble ailleurs que dans le laboratoire familial. « Il a toujours voulu être militaire. Il voulait rendre service, il avait besoin d’adrénaline et d’action. » Le 1er février 2011, Julien s’engage dans l’Armée de Terre. Il est affecté au 6e Régiment du Génie d’Angers. « On est toujours resté en contact », annonce Jennifer à L’Orne Hebdo.
LIRE AUSSI : Gendarme tué dans un accident, dans l’Eure : prison ferme pour l’automobiliste sans permis
La relation « fusionnelle » qu’elle décrit avec Julien débouche sur un concubinage en 2012. Le couple s’installe à Condé-sur-Sarthe, près d’Alençon, où il s’est marié durant l’été 2016. « Il partait la semaine au régiment et rentrait le week-end à la maison » pour y retrouver sa femme et ses filles, Leyna, cinq ans, et Ayline, un an. « C’était un super-papa affectueux », souligne Jennifer.Cette mission au Mali n’était pas sa première opération extérieure.
Il était déjà allé en Guyane, au Mali et en Côte d’Ivoire. Sa première mission au Mali avait été mouvementée mais il était rentré. Donc pour la suivante, il était plus serein. Mais cette fois, il n’avait pas envie de partir. Deux ou trois jours avant son départ, il m’a dit qu’il ne sentait pas cette mission. Mais c’était un véritable engagé, il était volontaire et c’était son métier.
Jennifer reconnaît « n’avoir que ces paroles-là en tête » depuis l’annonce du décès de Julien.
LIRE AUSSI : Un automobiliste force un contrôle et fonce sur les militaires : un gendarme tué en Ariège
« C’était l’homme de ma vie ! »... suite de l'article sur Autre presse