Le ministre s’est rendu dans ces localités pour toucher du doigt l’acuité des problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité. Il a annoncé des solutions
La ville de Banamba manque d’eau. L’électricité y est encore un luxe. Voilà les deux constats faits par le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseini, lors de la visite qu’il a effectuée, samedi dernier, dans cette localité. Pour remédier à ces situations difficiles pour les populations, le ministre Alhousseini a annoncé des mesures d’urgence pour, d’une part, soulager le stress hydrique des 15138 âmes qui y vivent et, d’autre part, électrifier la ville. A la tête d’une forte délégation, Malick Alhousseini a été accueilli par le premier adjoint du préfet de Banamba, Mamadou Tembely, le maire, Ousmane Simpara et les représentants des autorités coutumières. Il a ensuite visité le système d’adduction d’eau de Santiguila, un quartier de Banamba. Après avoir constaté l’état des infrastructures (un forage de 27 m alimenté en énergie solaire par 8 plaques de 230 w et un château de 30 m3), la délégation s’est rendue à Hamdallaye. Ici, le système est composé d’un forage de 71 m, également alimenté par l’énergie solaire, et d’un château de 20 m3. Par la suite, les systèmes de Fofanala 2 (un forage de 25 m et un château de 20 m3) et de Fofanala 1 (un forage de 65 m alimenté avec 80 plaques de 50 w et un groupe de 20 KVA, et un château de 60 m3) ont été inspectés par Malick Alhousseini. La délégation a saisi l’opportunité pour rendre visite aux notables de la ville. Les autorités coutumières ont expliqué que les habitants de la ville s’estiment abandonnés à leur triste sort. En effet, « beaucoup de responsables, de passage ici, se sont engagés à résoudre ce problème qui, aujourd’hui encore, reste entier», a martelé Mahamé. Le vieil homme a plaidé pour la fin du calvaire au plus tôt possible, car le 19 avril prochain aura lieu le « mariage collectif de Banamba ». Une période où le manque d’eau est le plus criard. « À cette occasion, l’effectif de la population est triple », a ajouté le maire Ousmane Simpara qui a sollicité auprès du ministre l’obtention d’au moins deux groupes électrogènes de 25 KVA chacun. Le ministre Alhousseini, qui reconnait qu’il y a urgence à intervenir pour soulager les populations, a instruit aux responsables de la SOMAPEP et de la SOMAGEP de « prendre immédiatement des dispositions » pour assurer la gestion du service public de l’eau potable à Banamba. Il a estimé que le problème de l’eau est surtout aggravé par la mauvaise gestion et la vétusté des installations dont certaines datent de 1996. Par ailleurs, il a annoncé le raccordement, dès 2018, de la ville de Banamba au réseau électrique interconnecté, à partir de Koulikoro. Surtout que Banamba reste le seul chef-lieu de cercle (créé en 1959) dans la région de Koulikoro à ne pas être électrifié. Une injustice qui sera réparée, a promis le ministre. En attendant ce raccordement, « dès ce mois-ci, EDM sa interviendra, dans le cadre du Programme d’urgences sociales 2017-2020, pour réaliser une station thermique», a-t-il ajouté La délégation a, ensuite, mis le cap sur Touba Coura, situé à quelque 7 kilomètres de Banamba. Là également, Malick Alhousseini a fait le tour des installations d’adduction d’eau et d’énergie. Ici, globalement, la desserte en eau et en électricité est à un niveau satisfaisant. « Mais, compte tenu du niveau de développement économique de Touba, nous devons agir », a estimé le ministre. Ainsi, dans les mois à venir, la présence d’EDM SA et des structures publiques de gestion de l’eau sera effective à Touba. « Il est indispensable que l’Etat soit là pour accompagner tous les efforts déployés par les populations », a indiqué le ministre. La journée marathon de la délégation ministérielle a pris fin à Koulikoro. Tout comme à Banamba, Malick Alhousseini a décelé un « véritable déficit dans l’approvisionnement de cette ville en eau potable ». Ce déficit, selon le directeur général adjoint de la SOMAGEP, Abdrahamane Dembélé, est évalué à peu près à 1000 m3. Pour pallier ce problème, le ministre a annoncé la réalisation des systèmes d’hydraulique villageoise améliorée. « Dans le cadre de la gestion de la pointe 2017, il sera réalisé, comme à Bamako et dans d’autres villes, des forages qui seront équipés d’un système de pompage avec réservoir et une multiplication de bornes fontaines », a t-il expliqué. Aussi, pour juguler les difficultés dans l’approvisionnement en eau des quartiers comme Plateau I et Bakaribougou (situés en hauteur), un programme de renforcement de la production est en cours d’exécution. Ce projet, piloté par la SOMAPEP, consiste en la réalisation de nouveaux forages. Concernant l’accès à l’électricité, Koulikoro est déjà raccordée au réseau interconnecté de Bamako. Seule équation à résoudre : comment mieux distribuer cette électricité ? Toutes choses qui imposent des investissements. Un plan d’action est en cours pour apporter des solutions durables à ce problème. A Koulikoro, la délégation a aussi visité deux stations de pompage, ainsi que les bureaux de la SOMAGEP et de’EDM SA.