Malgré d’énormes efforts consentis par les pouvoirs publics, la problématique reste entière
La question de la gestion durable des eaux usées est au centre d’un atelier de concertation qui s’est ouvert hier à l’hôtel Mandé de Bamako. Organisée par le Partenariat national de l’eau du Mali (PNE-Mali) en collaboration avec l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (ANGESEM), la session qui prend fin aujourd’hui, vise à renforcer la collaboration entre les acteurs de l’eau au Mali, en vue de proposer un cadre de concertation durable entre l’agence et les unités industrielles dans la gestion de leurs eaux usées et de définir de manière précise, les responsabilités de ces dernières dans le traitement des eaux usées. L’ouverture des travaux était présidée par le secrétaire général du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Abdoulaye Berthé, en présence de la directrice générale de l’ANGESEM, Mme Sangaré Assian Sima et du président du PNE-Mali, Mamadou Sylla. La problématique de la gestion de l’eau au Mali en général et de celle des eaux usées en particulier, est un casse-tête pour les pouvoirs publics. Malgré d’énormes efforts consentis aux plans institutionnel, structurel et juridique, le problème reste entier. En plus des effets néfastes des changements climatiques, les ressources en eau au Mali sont affectées par différentes formes de pollution. Le fleuve Niger, sève nourricière du pays et principal pourvoyeur en eau de boisson et d’irrigation pour l’agriculture, est agressé de toutes parts. C’est le déversoir de toutes les eaux usées industrielles, artisanales et ménagères. A ce rythme, si rien n’est fait, nous assisterons à court terme, à la diminution quantitative et qualitative de nos ressources en eau et à la dégradation progressive de la santé des populations, surtout des plus pauvres, à cause de la multiplication des maladies liées à l’eau. En tant que plateforme de facilitation des échanges et des concertations entre les différents acteurs de l’eau et de l’assainissement, le PNE-Mali entend à travers cet atelier, proposer des solutions d’amélioration des unités de prétraitement, encourager la connexion de toutes les unités industrielles de la zone à la station d’épuration de Sotuba et favoriser la signature de l’autorisation de déversement par les unités industrielles. Ainsi, les interventions au cours de l’atelier ont porté sur le rejet des effluents des activités industrielles dans le bassin du fleuve Niger, les activités de sauvegarde du fleuve, les activités agricoles telles que le maraîchage sur les rives du fleuve, les activités liées à l’exploitation des ressources halieutiques et le rejet des déchets solides. Un accent particulier a été mis sur les mesures législatives et règlementaires en matière de gestion des déchets au Mali. Des communications ont été faites sur le PNE-Mali et ses activités, notamment les visites de terrain. Les participants ont pris connaissance du concept de Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE). Un état des lieux des eaux usées industrielles et de la station d’épuration de Sotuba a été présenté. Un exposé sur la réglementation de la gestion des déchets au Mali a été fait par le directeur régional de l’Assainissement, du Contrôle des Pollutions et des Nuisances. L’Agence du bassin du fleuve Niger (ABFN) a fait une présentation sur la pollution du fleuve dans le District de Bamako. La question de l’assainissement de la zone industrielle a été largement évoquée. Cheick Amadou DIA