Le ministre de la Fonction publique et des Relations avec les Institutions, Mamadou Namory Traoré, en compagnie du Directeur de Cabinet de la Primature, Boubacar Sow, a présenté à la presse, le jeudi 7 mars 2013, le décret de nomination des membres de la Commission de Dialogue et de Réconciliation. Ils seront 33, dont un Président et deux Vice-présidents, nommés pour une durée de 2 ans.
A la différence des membres du Comité militaire pour le suivi et la réforme des forces de défense et de sécurité du Mali, qui ont des salaires et des avantages très élevés, les membres de cette Commission n’auront pas le luxe de recevoir un traitement mensuel. Ils bénéficieront tout simplement des avantages qui seront spécifiés par le Président de la République, qui va bientôt les nommer.
«Ils ne viendront pas chercher un salaire. Ce seront des personnalités d’une honorabilité et d’une moralité irréprochable, au dessus de tout soupçon et reconnues pour leur compétence. Ce ne seront pas seulement des ressortissants des régions du Nord. Tout le Mali sera représenté, à travers ses différentes sensibilités sciopolitiques», a déclaré le ministre Mamadou Namory Traoré.
Avant d’ajouter qu’il s’agira de personnalités neutres, qui devront se tenir à équidistance de toutes les parties en ce qui concerne la gestion de la crise. Auparavant, le ministre de la Fonction Publique avait indiqué que l’annonce de la mise en place de cette Commission, prévue dans la Feuille de route du Gouvernement est une étape importante de la gestion de la transition. Il a aussi martelé que le Mali était un pays de dialogue et qu’il fallait en ressouder le tissu social, détruit par beaucoup de problèmes.
C’est pour cette raison que le ministre a souligné que l’objectif principal de la Commission est d’amoindrir les conséquences de la crise. «Là où il y a eu des exactions, et où les communautés se sont affrontées, les gens doivent réapprendre à vivre ensemble», a-t-il expliqué. Concernant la participation éventuelle de groupes armés à ce processus, notamment le MNLA, le ministre Mamadou Namory Traoré a été formel: «ce groupe doit renoncer à toute velléité de sécession de notre pays, reconnaître la justice malienne, la Constitution malienne et la laïcité de l’Etat».
C’est dans ce sens, qu’il a rappelé l’exemple rwandais avec les tribunaux gatchatcha où le bourreau reconnaît sa faute et demande pardon à la victime. Celle-ci pardonne, avec certainement des dédommagements. Les organes de la Commission sont l’Assemblée générale, le Comité exécutif et le Secrétariat général.
De son côté, le Directeur de Cabinet du Premier ministre a annoncé que la Commission sera placée sous l’autorité du Président de la République, qui doit également nommer ses membres. Boubacar Sow a également rappelé que les fonctions de membres de la Commission sont incompatibles avec toute activité de nature à influer sur leur indépendance. «Tous ceux qui ont des intentions de briguer un siège lors des élections législatives et présidentielle seront écartés», a-t-il dit.
Les membres de la Commission auront pour missions de recenser les forces politiques et sociales concernées par le processus de dialogue et réconciliation; d’enregistrer les cas de violation des droits de l’homme commis dans le pays, du début des hostilités jusqu’à la reconquête totale du pays; de proposer les moyens de toute nature susceptibles de contribuer à surmonter les traumatismes subis par les victimes; d’identifier et faire des propositions pour la réalisation des actions destinées à renforcer la cohésion sociale et l’unité nationale; de mettre en exergue les vertus du dialogue et de la paix; de contribuer à l’émergence d’une conscience nationale et à l’attachement de tous les citoyens à l’intérêt général et de promouvoir les valeurs démocratiques et socioculturelles du terroir, singulièrement le respect du droit à la différence.