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Primature : Le Premier Ministre Abdoulaye Idrissa MAIGA sera-t-il rattrapé par la crise du nord ?
Publié le jeudi 13 avril 2017  |  Carrefour
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© aBamako.com par A S
Passation de pouvoirs entre le PM sortant Modibo Keita et le PM entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga
Bamako, le 10 janvier 2017. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Modibo Keitaet le Premier ministre entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga a eu lieu ce lundi à la Primature
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Le nouveau Premier Ministre Mr Abdoulaye Idrissa MAIGA a eu une ascension fulgurante en politique, surtout dans les hautes sphères de l’administration malienne. Ingénieur, Analyste de projets, il aime se réclamer citoyen de la cité des Askia. Militant bon teint du RPM depuis sa création, il a été en 2013, le Directeur de Campagne du candidat IBK. Sa rigueur et sa proactivité ont fait éloigner plus d’un mastodonte à la moralité douteuse de l’équipe de campagne d’IBK. Ce désaccord existe encore entre certaines tendances du Parti.

Nommé dans le deuxième gouvernement comme Ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, il est parvenu à faire dégager les exploitants du fleuve à la recherche d’or en amont de la ville de Bamako, afin d’éviter de polluer l’eau que boivent les bamakois. Malheureusement, il n’a pas eu le temps de développer sa stratégie dans ce département. Après un an à ce poste, il a été nommé comme Ministre de l’Administration Territoriale avec comme feuille de route l’organisation des élections générales de 2018 mais avant les communales.

A la tête de ce ministère stratégique, il n’a pas dépassé plus d’un an. Après avoir pris des mesures qualifiées d’impopulaires par certains pour les élections communales en novembre 2015, il a dû reculer sous de la classe politique, de la CMA, de la Plateforme pour dit –on éviter une partition du pays. Là aussi, il n’a pas eu à mettre en pratique sa stratégie de gestion des élections. Une chose est sûr il n’a jamais ménagé les groupes armés par rapport à la nomination des gouverneurs et autres autorités intérimaires car il a estimé qu’ils ont les mains tâché de sang

Avec les évènements douloureux de Nampala ou plus d’une dizaine de militaires maliens ont été tués sans que les renforts n’arrivent à temps, faute de carburant à la garnison de Ségou, le Ministre de la Défense Tiéman Hubert COULIBALY est limogé et remplacé par Abdoulaye Idrissa MAIGA, qualifié d’homme de rigueur. Disons qu’à ce poste, ces hauts faits d’arme se sont limités à offrir des médailles à des conseillers militaires français et autres membres de la MINUSMA pour des missions qui n’ont d’ailleurs pas été à hauteur de souhait selon certains de ces détracteurs. Nos militaires ont continué à mourir sur toute l’étendue du territoire national, tantôt fusillés, tantôt égorgés, tantôt foudroyés par des mines artisanales ou par des véhicules militaires piégés. Son arrivée à la tête du département de la défense n’a pas permis de faire bouger sensiblement les lignes.

Avait-il les ressources humaines pour accomplir sa mission de redonner courage et confiance à nos militaires qui laissent la vie par centaine, sans répit par manque de vision. Neuf mois après, le voilà bombarder comme Premier Ministre pour sauver, ce qui peut encore l’être au sein du mandat d’IBK jugé très médiocre. Médiocre les maliens le pensent quant au bilan des quatre ans du fait qu’aucun problème du Mali n’est réglé depuis 2013. Au contraire les défis deviennent très corsés pour le Président IBK. La crise du nord reste encore un caillou dans les chaussures du Mali, l’administration malienne est toujours interdite d’être à Kidal au même titre que les FAMAS.

La Conférence d’Entente Nationale, tenue dans des conditions controversées puisque les Groupes armés et l’opposition malienne sont venus à la dernière minute . Les FAMAS malgré les annonces du chef suprême des armées, elles restent encore sous-équipées et la formation subie semble ne pas être à la hauteur des attentes. Le front social est en ébullition pour non-respect des engagements pris par la Gouvernance d’IBK en faveur du secteur de l’éducation, de la santé.

Même si la magistrature s’est contentée pour l’instant de ce qu’elle a mis sous la dent, d’autres secteurs pourront connaitre des mouvements d’humeur .C’est donc dans ces conditions que le tout nouveau PM doit diriger le bateau-Mali jusqu’à à bon port.Avant d’être dans le Gouvernement, et lors des évènements du nord, il avait eu à faire beaucoup de critiques dans le quotidien des sans voix (Info-Matin N° 3340) du mardi 29 mai 2012, surtout après la proclamation de l’indépendance de l’Azawad.

Concernant les visées sécessionnistes Mr Abdoulaye Idrissa MAIGA a été on ne peut plus clair sur la question.En effet, il a rappelé que pour comprendre le bien-fondé même de la revendication d’indépendance, la nature des visées sécessionnistes, aussi grotesque qu’elle puisse être pose forcément le problème des rapports antérieurs sur ces espaces, en termes de peuplement, d’appropriation et de gestion des ressources.

A priori, il ne s’agit même pas de penser un instant, à une quelconque autonomie de ces régions à fortiori de les regrouper sous l’appellation Azawad un nom qui n’existe que dans les rêves des quelques individus à la solde des puissances impérialistes.De nombreux témoignages historiques existent pour battre en brèche toute possibilité qui puisse appuyer cette prétention folle. Car cet espace est celui que nous avions hérité de l’empire songhoï.

Depuis la nuit des temps, songhoïs et alliés, peulhs, malinkés, des maures y vivent en parfaite symbiose avec certains groupes touaregs nomades qui entretenaient souvent des rapports difficiles voire conflictuels avec d’autres communautés touaregs. Prenant en compte tous ces facteurs historiques que la crise récente dans notre pays veut falsifier, nous demandons à M. Abdoulaye Idrissa MAIGA, s’il a toujours les mêmes idées nationalistes qu’au début de la crise ?

Etant entendu que la CMA pense que sans la reconnaissance d’une Azawad politique qu’il n’y aura pas de paix au Mali,le tout nouveau PM aura-t-il les coudées franches pour dissuader IBK à renoncer à inventer et donner un autre sens à la notion d’Azawad, que la majorité des maliens ont refusé à la Conférence d’Entente Nationale ? Parviendra –t-il à nous faire oublier quatre ans de mal gouvernance ? Les contacts déjà pris avec les forces vives de la nation nous rassurent sur son ouverture au dialogue. Ce qui est une bonne chose.

Badou S. KOBA
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