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Gouvernance chaotique sur fond de malaise: Ibrahim Boubacar Keïta a atteint ses limites
Publié le jeudi 13 avril 2017  |  L’aube
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Maladresses politiques, pilotage à vue, tâtonnement dans le choix des hommes, mauvais casting… Trois ans après son élection, le président Ibrahim Boubacar Keïta étale toutes ses limites sur fond d’une mal gouvernance. IBK est sur la voie d’un échec mémorable. Le Mali est le centre de toutes les incertitudes.




Après plusieurs jours de supputations relayant des fuites officieuses, le chef de l’Etat et son chef de gouvernement ont opéré, le mardi 11 avril dernier, un remaniement qui s’est avéré de déception nationale. En effet, les espoirs suscités par l’annonce du remaniement ont été une fois de plus déçus.
Loin de répondre aux aspirations et aux attentes des Maliens, IBK a augmenté (inopportunément) le nombre des départements ministérielles en y casant des alliés et des affidés. D’où les nombreuses voix qui s’élèvent (encore) pour critiquer ce « gouvernement pléthorique » qui voit le maintien de 25 ministres sur 35 membres.
Avec quatre premiers ministres, trois secrétaires généraux de la présidence, une centaine de ministres, dont cinq ministres de la défense, le Mali sous IBK bat tous les records de l’instabilité gouvernementale. Les tâtonnements, les improvisations et surtout le mauvais choix des hommes sont parmi les caractéristiques de la gouvernance instaurée par Ibrahim Boubacar Keïta depuis son accession au pouvoir le 4 septembre 2013.
Ce nouveau gouvernement peut-il résoudre les graves problèmes auxquelles le pays est confronté ? Le doute est permis.
Pour l’heure, le Mali, à cause de la mauvaise gouvernance, est le centre de toutes les incertitudes avec un front social en ébullition. Ce n’est pas tout. L’insécurité, l’enlisement du processus de paix, le chômage des jeunes, l’effritement de l’administration, le clientélisme au sommet de l’Etat… traduisent l’impasse dans lequel le Mali est plongé. Alors que les citoyens n’ont que deux mots à la bouche : Déception et Désespoir.

La poudrière sociale
En réalité, la situation d’ensemble du Mali d’aujourd’hui n’est guère pas reluisante : grèves multiples sur plusieurs fronts socioprofessionnels, vie chère, crise financière, paupérisation, népotisme, corruption galopante et intrusion de la famille dans la gestion des affaires de l’Etat.
Pendant que la grande majorité peine à s’offrir les trois repas quotidiens, les courtisans et les affidés du système « Ma Famille d’abord » exhibent les signes d’un luxe ostentatoire, principal indicateur de la corruption qui sévit dans le pays.
Dans un ouvrage publié l’année dernière, l’écrivain malien Doumbia Fakoly, alertait : « IBK n’est pas l’homme de la situation », car, « Mois après mois, celle-ci (la gestion des affaires du pays) est ternie par les compromis et compromissions certes connues du pays depuis AOK, mais qui ont atteint un niveau surdimensionné ». Pire, « la corruption a pris le large. Les discours officiels s’adossent sur le mensonge et la dissimulation. L’imposture, les faux semblants et les coups fourrés sont ouvertement souveraineticides »… Malaise sociale, crise financière, insécurité… le Mali connait la pire période de son existence. S’y l’on n’y prend garde, le chaos n’est pas loin…
En entendant, le chaos s’est installé dans les hôpitaux et autres centres de santé du pays. En effet, depuis le 9 mars dernier, une grève illimitée du personnel de la santé paralyse l’ensemble du système sanitaire. Cette grève a des conséquences dramatiques sur les populations qui n’ont pas les moyens de se faire soigner dans les cliniques privées, encore moins à l’extérieur du pays.
Cette grève de la santé et d’autres mouvements (grève illimitée de l’enseignement supérieur) traduisent l’échec d’Ibrahim Boubacar Keïta.
Toutes ces incertitudes (sociales) sont encadrées par une crise sécuritaire qui s’est déplacée au centre du pays. Les régions de Mopti et de Ségou sont particulièrement touchées par le phénomène.
C H Sylla
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