La lutte contre le terrorisme dans les régions nord du pays a atteint sa vitesse de croisière. Les attaques sporadiques ont lieu à Gao et Tombouctou, deux villes considérées comme libérées. Mais, l’insécurité y demeure. Cela démontre que des poches de résistance demeurent aux alentours de ces deux grandes villes. Au même moment on déplore, ça et là, des actes d’agressions de djihadistes. C’est ainsi que quatre civils ont trouvé la mort à Tombouctou, il y a quelques jours. Mais c’est surtout le cas de Kidal qui préoccupe, particulièrement, les uns et les autres. Jusqu’ici, l’armée malienne a du mal à entrer dans la danse sur ce terrain qui représente, à n’en pas douter, un enjeu essentiel. C’est là, on suppose, que les otages sont maintenus.
La stratégie des combattants français, semble t-il, est d’éviter que les opérations menées, échappent à leur contrôle. Ils sont sur le terrain avec les troupes tchadiennes qu’ils maîtrisent, sans doute. Mais, jusqu’ici, au Mali comme ailleurs, on s’interroge sur les raisons du maintient des troupes maliennes hors Kidal. Quant au MNLA, une frange de la communauté internationale, estime qu’il faudra envisager des discussions ou négociations avec lui. Mais, les données changent progressivement, puisque ces derniers temps, il est beaucoup plus question de traiter les membres du MNLA sur le même pied d’égalité que ceux des autres organisations et groupements. A ce sujet, la CEDEAO n’entend pas ménager le MNLA. Les membres de ce mouvement sont d’ailleurs à l’origine de l’exacerbation et de la pérennisation de la rébellion classique dans les régions nord du pays.
Tout le monde est unanime à présent que le MNLA souffle le chaud et le froid et que ce mouvement est loin d’être crédible. C’est surtout cette idée de partition du pays qui fait que l’on désapprouve le MNLA. En effet, jusqu’à preuve du contraire, il ne saurait être question de diviser le territoire pour quelque motif que ce soit.
Les élections qui s’annoncent pour le mois de juillet prochain, risqueront d’être reportées et, cela ne serait pas surprenant dans la mesure où la lutte contre les terroristes, est à sa phase décisive. C’est à dire plus difficile. Certes, il est nécessaire et urgent d’organiser des élections transparentes et crédibles mais, il n’est un secret pour personne qu’il reste beaucoup à faire pour sécuriser le territoire national.
C’est seulement dans des conditions de sécurité que les élections pourront être organisées. A Kidal, depuis l’arrivée des troupes françaises, on s’est rendu compte que ce qu’il reste à faire pour la sécurisation du territoire, est énorme. En effet, c’est ici que les soldats tchadiens, au nombre de vingt et cinq, ont été tués. L’étape est difficile en raison du fait que les montagnes représentent le refuge des terroristes. Pour les dénicher, cela prendra encore du temps. Il faudra, également du temps, pour s’assurer que leur refuge a été nettoyé. Les élections, malgré les exigences des partenaires au développement et l’engagement des autorités de la transition, doivent être reportées à une date ultérieure. Il faut éviter de remplir de simples formalités au risque de se retrouver à la case départ.