Ce n’est pas seulement à Bamako que la perspective d’une négociation avec le djihadiste malien, Iyad Ag Ghali, divise. Au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad, son retour dans le processus de paix ne fait pas l’unanimité puisque le MNLA, son porte-parole, Ag Attaher, déclare qu’« il est impossible d’y adjoindre en cours de route un nouvel acteur aussi radicalisé que lui ».
La perspective d’une négociation avec le djihadiste malien, Iyad Ag Ghali, risque de faire voler en éclats la Coordination des mouvements de l’Azawad. Ce figure historique du mouvement touareg malien devenu chef jihadiste et créateur du groupe Ansar Eddine, avec qui le MNLA est entré en conflit en 2012 après une alliance. Ce dernier est apparu début mars comme le leader d’un nouveau groupe affilié à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) : Jamaât Nasr al Islam wa al mouminin.
« Pour nous, au vu de la difficulté déjà immense de faire avancer le processus de paix, il est impossible d’y adjoindre en cours de route un nouvel acteur aussi radicalisé que lui » déclare Ag Attaher, qui ajoute : «Les valeurs du MNLA sont difficilement conciliables avec ce que Ag Ghali met en avant comme discours. »
Mais ce dernier sait bien que, dans la CMA, tous ne sont pas forcément du même avis. Ag Cherif n’est aujourd’hui plus président par intérim de la CMA. Il a été remplacé à ce poste par Alghabass Ag Intalla, « avec qui nous travaillons dans la plus grande entente », précise-t-il. Ce dernier, secrétaire général du HCUA, ainsi que d’autres cadres de la CMA, est passé par Ansar Eddine. « Ils sont nombreux à avoir un tout autre regard sur cet homme. Un regard très différent du nôtre. Ils aimeraient le voir à la table des négociations », concède Ag Attaher, qui ne préfère pas citer de noms. La Conférence d’entente nationale, a recommandé au gouvernement d’entamer un dialogue avec le jihadiste.