Footballeur, basketteur, volleyeur, sprinter… L’homme fut un sportif complet. Un passionné de sport dans le cœur et dans l’âme. Vital Ky, c’est de cet oiseau rare qu’il s’agit, s’est éteint le mercredi 5 avril 2017 à l’hôpital du Mali. Il avait 65 ans. Et depuis le vendredi 7 avril 2017, il repose à Ségou, une ville et une région à qui il a tout donné dans différentes disciplines sportives.
Il aurait pu s’appeler ou être surnommé Vital Olympique ou L’Olympien que personne n’aurait crié au scandale. En effet, l’homme a touché à de nombreuses disciplines (foot, basket, athlétisme, volleyball) avec la même passion, le même sens du devoir et surtout avec la même réussite. Dans un autre pays, il aurait été adoré comme une icône, adulée comme une légende et sans cesse rappelé comme une référence.
Mais, c’est presque dans l’anonymat, voire dans l’indifférence que cette star du sport national a tiré sa révérence tard dans la nuit du 4 au 5 avril 2017. Ayant vécu sa vie et sa passion sportive dans l’humilité et la discrétion, l’athlète Vital Ky s’en est allé dans la simplicité et la dignité.
“Chacun sa chance, chacun son destin. Vital a passé toute sa carrière de footballeur à Ségou, refusant de quitter ses parents et malgré les offres nombreuses qui lui étaient faites. Je me souviens de la seule fois où il avait accepté d’y aller après son entretien avec un responsable de Bamako et cette rencontre avait eu lieu chez le gouverneur de Ségou, Abdramane Maïga”, a témoigné sur les réseaux sociaux Guillaume Mamadou Hachim Diallo, copain d’enfance et camarade au quotidien.
Et de préciser, “il était convenu que Vital finisse l’année dans son club. Mais, les gens de Bamako, plus pressés lancèrent le processus de démission tout de suite et Vital fut suspendu. C’est là qu’il décida de ne plus aller à Bamako. On était dans les années 1974-75. Et moi j’étais à l’Institut polytechnique rural de Katibougou et nos vacances s’étalaient de février à mai. Vital partageait ces mois avec moi, on partageait le même lit. Je peux passer un bon bout de temps à vous raconter nos aventures”.
N’empêche que celui qui a longtemps été le pilier de l’AS Biton de Ségou a achevé sa carrière footballistique en toute beauté au Stade malien de Bamako.
“Calme, courtois et toujours souriant, Vital nous laisse ce beau souvenir de quelqu’un qui a toujours tenu aux relations fraternelles, à l’amitié. Je perds en lui une partie de ces histoires partagées avec lui et dont nous en étions tous fiers”, rappelle Guillaume Mamadou Hachim Diallo avec beaucoup d’amertume.
Et de s’inquiéter pour ses amis de la Compagnie des cols levés (CCL) dont Bruno, Charles, Cyprien, Roger, Jean-Philippe, David qui ont dû avoir ce triste 5 avril “le coup de massue dans la mesure où Vital, grand sportif, ne donnait aucun signe de faiblesse au plan de la santé ou autre”.
“Avec mon cher ami Vital, je n’oublierais jamais cette nuit, disons cette rencontre Mali-Liberia de basket-ball. Nous étions les deux régionaux, lui de Ségou et moi de Kayes. Mais, ce jour, nous avons mouillé le maillot sans complexe”, nous a confié au téléphone Cheick Oumar Sissoko dit Yankee, ancienne gloire du basket malien devenu un technicien très expérimenté aujourd’hui. Il était littéralement effondré en apprenant la triste nouvelle.
Ce match contre le Libéria a eu lieu à Bamako en 1973. Et ce jour, Vital et Yankee avaient éclaboussé le parquet par leur talent et leur détermination. Reporter du jour, le regretté doyen Demba Coulibaly (paix à son âme) avait été ébloui et il n’avait pas tari d’éloges sur ces deux joueurs venus de Kayes et Ségou et qui avaient prouvé que le choix porté sur eux pour intégrer l’EN de basket masculin n’avait rien de complaisant.
“Vital, je te garderai dans mon cœur. Merci pour tout ce que tu as apporté au sport malien, singulièrement au basket. Dors en paix”, conclut Yankee.
“Avec la mort de Vital Ky, c’est de nombreuses promotions de jeunes de Ségou qui ont perdu leur coach multidisciplinaire sportif. Toutes mes condoléances à sa famille”, souligne Dr. Lalla Fatouma Traoré, médecin spécialisé et native de la Cité des Balanzans, à propos de celui que les Sikassois considéraient comme la “bête noire” du Tata National du Kénédougou.
Le vendredi 7 avril 2017, ce symbole personnifié de l’Olympisme a reçu les honneurs des sportifs, de toute une ville et de toute une région. Ainsi a pris fin, à 65 ans, le marathon de Vital, une vraie légende du sport malien.
Ainsi va la vie ! Repose en paix Vital, l’Olympien de Ségou !
Moussa Bolly