C’est dans une liesse populaire que Mohamed Ali Bathily, ex-ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières et désormais super ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et des affaires foncières, a été accueilli par les populations du Kénédougou qui ont escorté sa délégation jusqu’à Zégoua, localité située à la frontière ivoirienne, le samedi 8 avril 2017.
Cette sortie du ministre Bathily intervient juste quelques heures après la démission du Premier ministre Modibo Kéïta. Au moment où ses collègues faisaient le guet devant le domicile présidentiel pour tenter désespérément de se maintenir à leurs postes, le ministre Bathily, lui partait dans le pays profond pour apporter des solutions concrètes aux problèmes des populations. C’est ce qui lui vaut l’appellation de « ministre du peuple ».
Depuis des années, le ministre Mohamed Ali Bathily, non moins président des Associations pour le Mali (APM) dont le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta est parrain, s’est lancé dans une croisade contre la spéculation et l’expropriation foncières. Se fichant de la canicule, bravant les intempéries de toutes sortes et contrairement à beaucoup de ses collègues qui préfèrent passer leur week-end en villégiature, Mohamed Ali Bathily, en qui le président IBK vient de renouveler sa confiance en renforçant ses prérogatives, ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et des affaires foncières, met ses fins de semaine à profit pour aller écouter les populations du pays profond.
Prêtant une oreille attentive à chacun de ses interlocuteurs quel qu’il soit, il les invite à prendre leur destin en mains dans la vérité et le respect des lois de la République. L’exercice de Zégoua, qui s’est déroulé en présence des autorités politiques, administratives, religieuses et coutumières, répondait à cette tradition.
En souhaitant la traditionnelle bienvenue à la délégation ministérielle, le chef du village de Zégoua s’est dit heureux et fier de recevoir « un homme de justice et de vérité qui dédier son énergie à la lutte contre la spéculation foncière, fléau des temps modernes ».
Quant au Secrétaire général des APM de Zégoua, Seydou Diakité, il a salué et remercié la population pour sa grande mobilisation qui a donné un éclat particulier à la cérémonie. Et de rappeler qu’au sortir des dernières communales, les APM ont pu obtenir trois conseillers à la mairie. Ce, sans alliance avec qui que ce soit. Zégoua étant une localité d’ouvriers par excellence, Seydou Diakité a plaidé pour des sessions de formation en leur faveur pour améliorer et renforcer leurs compétences.
Le responsable de la jeunesse APM a également égrené quelques difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes. « Nous sommes particulièrement heureux de recevoir le ministre Bathily. Notre vécu fait que nous n’avons plus confiance en personne, ni en rien car nul n’a jamais apporté une solution, pas même un début de solution, aux nombreuses difficultés qui compromettent notre avenir. C’est pourquoi, nous nous confions à vous, M. le ministre Bathily » a-t-il lancé. Et de poursuivre que les jeunes de Zégoua, à l’instar des autres jeunes de notre pays, sont confrontés au problème d’emploi.
Autre problème spécifique soulevé, c’est le cas des admis au DEF de Zégoua qui peinent à avoir des logeurs dans les localités où ils sont orientés. Enfin, le responsable de la jeunesse a plaidé auprès du ministre l’obtention de documents administratifs pour le terrain affecté à la jeunesse pour son foyer. Femmes et jeunes ayant pratiquement les mêmes préoccupations, la responsable des femmes a, elle aussi, mis l’accent sur le problème d’emploi des jeunes. Et de poursuivre qu’il y a beaucoup de femmes courageuses et battantes mais qui n’ont aucun moyen pour mener une quelconque activité à même de les sortir de la précarité.
Lors du meeting de Zégoua, les autorités religieuses ont décidé d’apporter leur soutien au ministre Mohamed Ali Bathily dans le combat qu’il mène au profit des couches fragiles (femmes, jeunes et démunis).
Pour Bakary Koné, imam de Zégoua, c’est un devoir religieux de soutenir tout combat pour la justice et contre l’impunité. « C’est ce que fait le ministre Bathily et c’est pourquoi nous le soutenons et prions Dieu de le lui rendre » a-t-il conclu. Le pasteur Coulibaly a abondé dans le même sens et demandé au ministre d’intervenir pour leur faciliter l’acquisition de parcelles et de documents administratifs pour célébrer le culte (église, cimetière etc.)
A leur suite, plusieurs victimes, venues de tout le Mali, ont fait des témoignages éloquents sur la spéculation et l’expropriation foncières et les démarches effectuées par le ministre Mohamed Ali Bathily pour les remettre dans leurs droits.
Répondant aux différents intervenants, le ministre Bathily s’est d’abord réjoui de l’accueil aussi populaire que chaleureux réservé à la délégation qu’il conduit. Il a particulièrement félicité les autorités administratives et les forces de défense et de sécurité pour leur engagement citoyen et patriotique. « Les Associations pour le Mali, APM, ont été créées pendant la campagne présidentielle de 2013 pour rassembler tous ceux qui soutiennent IBK et qui ne militent pas dans des partis politiques. J’ai été investi de cette mission par IBK lui-même, un homme dont l’amour pour son pays dépasse tout entendement » a précisé le ministre Bathily.
Evoquant les difficultés auxquelles le pays est confronté depuis longtemps, il a rappelé que depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays en 1991, ceux qui ont pris le pouvoir pour mettre fin aux souffrances des citoyens sont devenus les premiers ennemis du peuple. Et d’ajouter que l’injustice a pignon sur rue, le mensonge devenu si banal qu’il a été érigé en méthode de gestion. Toutes choses qui, selon lui, sont à l’origine de toutes nos difficultés actuelles. « Dieu n’aime pas l’injustice et le mensonge » a-t-il indiqué. « Le Mali est pauvre parce qu’il est géré dans le mensonge depuis très longtemps et aucun pays ne peut se développer dans le mensonge » a-t-il prévenu.
Révélant l’ampleur de la spéculation foncière, le ministre Mohamed Ali Bathily de rappeler que les banques ont accordé 1535 milliards de FCFA à titre de crédit aux titres fonciers (TF). Si l’on sait que le budget annuel de l’Etat du Mali fait environ 2000 milliards de nos francs, on comprend ce que représente la spéculation foncière.
De retour à Bamako, le ministre Bathily a fait escale dans la salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie de Sikasso où s’étaient réunis des victimes d’expropriation foncière. Après les avoir écoutés, le ministre a instruit aux services compétents de mettre fin à la complaisance et s’inscrire dans la logique du strict respect des lois de la République.
Ce qui fait la beauté de ces échanges entre le ministre et les victimes d’expropriation, il n’hésite pas à dire à certains de ses interlocuteurs qu’ils n’ont pas raison et qu’ils ne peuvent rien réclamer à l’Etat.