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Prétendue reconnaissance du CONOR par le TAS : De la pure intox
Publié le samedi 15 avril 2017  |  Aujourd`hui
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse du Comité de Normalisation (CONOR)
Le président du Comité provisoire de normalisation du football (CONOR), Sidy Diallo, a animé un point de presse, samedi, au siège de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT).
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En début de semaine, des rumeurs relatives à la reconnaissance du Comité de normalisation (Conor) par le Tribunal arbitral du sport (T.A.S) ont circulé à Bamako et sur les réseaux sociaux. Après vérifications et recoupements, nous avons conclu à une intoxication du ministre des Sports et de ses acolytes.

Pour des raisons de déontologie liées à notre profession de journaliste, nous avons décidé de nous contenir par rapport à la crise du football malien. Parce que le ministre des Sports et le Comité de normalisation ont dit avoir attaqué la décision de la Fifa devant le TAS. Mais la manière dont le mensonge et l’intoxication sont en train de polluer l’atmosphère nous oblige à recadrer les choses. Voilà pourquoi nous réagissons, tout en demandant à qui que ce soit de prouver le contraire de ce que nous avançons. Et ce, jusqu’à hier, jeudi, jour de notre bouclage.

Au cours d’une conférence téléguidée du président du Comité de normalisation du football, Sidy Diallo annonçait que des éminents magistrats et avocats allaient saisir le TAS pour faire annuler la décision de suspension du Mali par la Fifa. Effectivement la délégation du Conor accompagnée de l’un des frondeurs, Yéli Sissoko, s’est rendue à Lausanne, siège du Tribunal Arbitral de Sport (T.A.S). Subitement, le dimanche soir, des rumeurs sur la reconnaissance du Conor par le T.A.S circulent dans la capitale et sur les réseaux sociaux. Les uns et les autres s’informent par sms ou par coups de fil. Le président Sidi Diallo se précipite sur les antennes de l’Ortm pour dire que le T.A.S a reconnu le Conor. Du coup, des campagnes d’intoxication sont lancées partout et on annonce même des liesses de joie dans les rues de Bamako. Quel folklore !

Paradoxalement, la lettre qui consacre cette reconnaissance ne figure nulle part. Ce qui nous a poussés à recouper les informations par le système d’investigations journalistiques. C’est ainsi que nous avons pu mettre la main sur les deux correspondances du Conor et du T.A.S.

En effet, le 03 avril 2017, le président du Conor adresse une lettre au secrétaire général du T.A.S avec comme objet : Affaire Yéli Sissoko et autres contre Femafoot. Dans ladite correspondance, il rappelle la genèse de la crise qui secoue le football malien et les motivations des décisions de dissolution de la Fémafoot et la mise en place du Conor. Cela, en vertu des dispositions des articles 13 et 49 du décret N0 98-215 /P-RM du 2 juillet 1998 régissant les activités physiques et sportives en République du Mali. Par la suite, il informe le T.A.S de la mise en place du Conor, demeurant ainsi l’organe exécutif agissant au nom de la Fémafoot durant un an. La lettre est conclue en ces termes : “En espérant que ce courrier retiendra votre attention, nous vous prions d’agréer, Monsieur le secrétaire général, en l’expression de nos salutations distinguées”.

Le lendemain, 4 avril 2017, le T.A.S réagit par une lettre dont l’objet est ainsi libellé : concerne : TAS 2016/A/4913 Yéli Sissoko et consorts /Femafoot. Ainsi en accusant réception du courrier 3 avril à lui adressé par le président du Conor, le T.A.S dit se tenir volontiers à la disposition du Conor pour toute information complémentaire. En analysant les deux correspondances, nulle part la décision de suspension du Mali par la Fifa n’est attaquée. Le Conor fait de la diversion et il n’a jamais été question d’une reconnaissance du TAS. A moins que le Département des Sports et son Conor aient d’autres correspondances. Et nous mettons quiconque au défi de produire un document dans lequel il apparait clairement que le TAS reconnait le Conor. En tout cas, jusqu’au moment où nous mettons sous presse cet article.

Comment peut-on faire tout ce tintamarre pour berner le peuple malien en lui faisant croire que l’Etat malien va attaquer la décision de la Fifa devant le TAS ? Alors qu’en réalité le Conor n’a pas d’arguments pour s’adresser au TAS ! Sinon, il n’allait pas aborder le dossier de l’assemblée générale de janvier 2015, déjà clos avec la dissolution de la Fémafoot et la mise en place du Conor.

Le ministre des Sports et le Conor savent-t-il que quelle que soit la souveraineté du Mali et la valeur juridique du Décret N° 98/ 215/ PRM du 2juillet 1998 qu’ils ne cessent de brandir pour justifier la dissolution de la Fémafoot la Fifa a des principes ? La preuve est là ! Notre pays est suspendu, notre football est pris en otage. Ils continuent de s’agiter pour noyer le poisson dans l’eau. Jusqu’à q

uand durera encore ce théâtre ?

A.B. HAÏDARA

Seule la Fifa peut lever la suspension de la Fémafoot

Après avoir crié haut et fort une première victoire, il y a quelques jours, le Comité provisoire du ministre Poulo continue à faire croire au peuple malien que la levée de la suspension de la Fédération malienne de football n’est qu’une question de jours. Si le Tribunal arbitral du sport (TAS) juge recevable la plainte du “Mali” contre la Fifa, cela ne va rien changer sur la position de l’instance dirigeante du football dans ce dossier. “J’accuse réception de la déclaration d’appel déposée le 6 avril 2017 par la Fédération malienne de football auprès du Tribunal arbitral du sport contre la Fifa à l’encontre de la décision rendue par le Bureau du Conseil de la Fifa le 16 mars 2017” précise le TAS dans une correspondance en date du 12 avril dernier. Pour ce faire, le Comité de normalisation a agi au nom d’une fédération “Fémafoot” dissoute par le ministre des Sports et suspendue par la Fifa.

Le TAS va saisir la Fifa pour le reste de la procédure. Ce que le Comité provisoire oublie, c’est que pour la Fifa, la Fédération malienne de football n’existe plus. En d’autres termes, elle a perdu tous les droits auprès de la Fifa. Donc, la lettre du TAS est, tout simplement, la procédure normale. C’est tout. Avec cette affaire du TAS, le Comité de normalisation sera agréablement surpris. Puisque rien n’a encore commencé. Une façon de gaspiller l’argent du contribuable malien dans une affaire inutile.

En tout cas, seule la Fifa peut lever la suspension de la Fédération malienne de football. Le TAS n’a pas la vocation de reconnaitre une fédération ou un Comité de normalisation.

A.B. HAÏDARA
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