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Mission du ministre Poulo au siège du TAS à Lausanne : Quand le Comité de normalisation, en mal de preuves et actes concrets positifs, tombe dans le mensonge, la désinformation…
Publié le samedi 15 avril 2017  |  Aujourd`hui
Championnats
© aBamako.com par A.S
Championnats d`Afrique d`Escrime Juniors et Cadets.
Bamako, le 4 mars 2016 au palais des sports. Le ministre des sports a donné le coup d`envoi des Championnats d`Afrique de Scrime Juniors et Cadets.
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Une délégation dépêchée par le ministre des Sports auprès du Tribunal arbitral du Sport (TAS) en Suisse, a pris comme ligne de défense l’accusation du Comité exécutif dissout de tous les maux d’Israël, pour le rendre ainsi responsable de la suspension du football malien par la Fifa.

Est-il besoin de rappeler les propos que le ministre des Sports a chantés sur tous les toits, notamment qu’il peut prendre ses décisions et que le Mali ne sera jamais sanctionné. Après la suspension du football malien par la Fifa, il change de langage en accusant le Comité exécutif dissout de tout mettre en œuvre pour maintenir le Mali dans les liens de la sanction et tout cela à grand renfort de tapage médiatique. Ces manipulateurs de l’opinion publique que sont les membres du Comité de normalisation sont en mal de preuves et actes concrets positifs car ils tombent dans le mensonge et la désinformation auprès du public. Leur ligne de défense se résume à ceci: “l’ex Bureau de la Fédération malienne de football bloque la levée de la suspension du Mali”, “le TAS a reconnu l’existence juridique du CONOR“. A l’analyse, aucune de ces thèses ne tient la route.

Rappelons que le ministre des Sports a dissout le Comité exécutif de la Femafoot (et c’est là où est arrivé le scandale), sous le prétexte fallacieux d’une crise dans le football au moment où toutes les compétitions nationales et internationales se déroulaient normalement. Malgré le déplacement à Zurich, les mises en garde des autorités de la Fifa, son acharnement contre le Comité exécutif a été le plus fort. La jalousie accentuée par les réussites du Comité exécutif, l’ont conduit, en l’absence de gratifications financières espérées, à décrier la gestion de la Femafoot.

Du blocage :

Il parle de blocage, d’obstruction du Comité exécutif dissout pour maintenir la suspension du football malien par la Fifa. Un peu d’analyse : Un Comité exécutif dissout, peut-il bloquer quoique ce soit alors qu’il n’existe plus? Ce qui nous amène à nous intéresser à la portée juridique de la décision du ministre des Sports de se présenter devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) pour, selon lui, faire reconnaitre le Comité de normalisation à la place du Comité exécutif de la Femafoot. C’est ne pas connaitre les textes régissant le TAS qui est un organe juridictionnel spécialisé en arbitrage. Le rôle du TAS est donc de dire le droit. Le TAS ne peut décider d’aucune sanction contre une personne, une association, une institution.

Selon nos investigations, le TAS dit avoir reçu une correspondance, mais ne mentionne pas de reconnaissance. Compte tenu de ce qui précède, quelle est la portée juridique de la décision du ministre des Sports ? N’est-ce pas en fait une preuve du dépérissement de l’autorité de l’Etat en rapportant sa responsabilité sur un Comité exécutif dissout, donc inexistant ?

Dès lors, on est en droit de croire à une manipulation de l’opinion publique quant à la responsabilité historique des deux parties, à savoir le ministre des Sports et le Comité exécutif dissout. Ainsi, de la relation des faits, il est aisé de conclure à la seule responsabilité du Ministre qui, malgré les conseils et mises en garde de la haute autorité de la Fifa lors de son déplacement à Zurich, a persisté dans sa haine, dans son acharnement contre le Comité exécutif de la Femafoot, pour créer le chaos et précipiter le football malien dans un abîme d’où il n’est pas prêt de ressortir. En le faisant, le Ministre a accepté d’endosser, face à l’histoire, la responsabilité de faire suspendre le football malien et de fouler au sol la bonne réputation que s’était créée le football malien de 1961 à nos jours auprès des institutions faitières que sont la Caf, la Fifa. En agissant ainsi, le ministre des Sports a oublié que dans l’histoire de l’humanité, tous ceux qui se sont chargé des sales boulots ont fini dans les poubelles de l’histoire.

La reconnaissance du TAS :

Pourquoi le Comité de normalisation a-t-il besoin de chercher à noyer le poisson dans l’eau? Est-ce par ignorance? Cela devient grave pour un Comité qui ambitionne de diriger de façon optimale le football malien en l’espace de 12 mois. On n’a pas besoin d’être un dirigeant chevronné pour faire le distinguo entre les attributions du TAS et celles de la Fifa.

La Fifa, organe faitière chargé de la gouvernance du football mondial, détient seule le pouvoir de sanction, de reconnaissance ou d’exclusion d’une association nationale. De même, en cas de conflit au sein d’une association de football, seule la Fifa détient le pouvoir de mettre en place une commission de normalisation, avec des attributions précises en lieu et place d’une commission provisoire, comme c’est le cas actuellement au Mali. Le terme “Comité Provisoire” n’a pas d’existence dans l’arsenal institutionnel de la Fifa.

Le TAS, comme l’indique son nom, est un Tribunal Arbitral du Sport chargé de tous les litiges dans le domaine du sport. C’est dire que sa compétence s’étend au-delà du seul football. A ce titre, le TAS n’est pas coercitif à la différence des autres tribunaux ordinaires qui eux peuvent sanctionner. Le TAS se contente de dire le droit, rien que le droit entre sportifs et en dernier ressort. C’est à dire lorsque les protagonistes ont épuisé toutes les voies de recours nationaux. Avec cette compréhension de la mission du TAS, qu’il n’a pas de pouvoir de sanction, encore moins de reconnaissance d’une association, au Mali on est donc en droit de croire à une manipulation de l’opinion publique, à une déformation de la vérité par le Ministre et son machin de Conor.

En mal de pouvoir justifier l’utilisation rationnelle des millions de francs du contribuable malien dans une mission insensée, inutile et inopportune, le ministre des Sports et son machin veulent faire croire au peuple malien la fructuosité de leur mission en parlant de la reconnaissance du Conor par le TAS.

A quels résultats peut-on s’attendre avec les termes de référence de la mission du groupe d’avocats à Lausanne? Une mission chargée principalement, selon eux, d’attaquer la suspension du Mali par la Fifa devant le TAS. Après toutes ces forfaitures, après tout ce montage grotesque, de qui se moque-t-on?

Les auteurs d’une telle forfaiture sont-ils en accord avec leur conscience de citoyen dans un contexte de difficultés financières généralisées du pays confronté à de multiples revendications catégorielles de la quasi-totalité des groupes socio-professionnels de l’Etat? Le ministre des Sports peut-il se mettre devant le miroir de sa conscience après avoir détruit l’avenir de centaines de jeunes par une gouvernance catastrophique d’un département si sensible et si important dans la préparation de la conscience citoyenne de la couche la plus sensible et la plus vulnérable d’une nation ?

A.B. HAÏDARA
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