Le président de la Commission, Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) Ousmane Oumarou Sidibé était l’invité du débat « forum des médias » du jeudi 13 avril 2017, organisé par la Maison de la presse afin d’éclairer la lanterne des maliens sur les différentes questions vitales de la nation. L’émission était animée par les directeurs de publication des « Echos », Alexis Kalambry, du « 22 Septembre », Chahana Takiou et du « Témoin » Abdramane Keita.
Dans son introduction, le président de la CVJR a fait savoir que depuis son indépendance, le Mali a connu quatre rebellions armées 1963, 1990, 2006, 2012 et trois coups d’Etat 1968, 1991, 2012 qui ont entrainé des violations de Droits de l’Homme et occasionné des souffrances énormes pour l’ensemble de la population. La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) a été créée pour contribuer à l’instauration d’une paix durable au Mali à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques. Le mandat de la CVJR couvre les crises, conflits et évènements violents subis par le Mali de 1960 à nos jours.
Le cadre organisationnel de la CVJR prévoit une assemblée plénière, un comité exécutif, un secrétariat général, des sous-commissions, des chargés de mission, des experts, des personnes ressources, des assistants, des antennes régionales et des points focaux. Toutes les victimes de violations des Droits de l’Homme de 1960 à nos jours ainsi que les témoins de ces violations peuvent s’adresser à la CVJR. Le terme « victime » désigne quiconque ayant subi un tort suite à une violation de Droits de l’Homme, qu’il s’agisse d’individus, de groupe d’individus ou d’une personne morale. La CVJR comprend six antennes régionales. Il s’agit de l’antenne régionale de Bamako qui couvre le district de Bamako et les régions de Kayes et Koulikoro. Celle de Ségou qui couvre les régions de Sikasso et Ségou.
Quant à l’antenne de Mopti, elle s’étend sur la région de Mopti. Pour Tombouctou, elle couvre les régions de Tombouctou et Taoudéni. L’antenne régionale de Gao pour les régions de Gao et Ménaka. Et celle de Kidal couvre la région de Kidal. La CVJR n’est pas un tribunal. Elle reconnait la nécessité de combattre l’impunité et adhère au principe de non-amnistie des crimes graves prévus par l’accord pour la Paix et la Réconciliation. Le recours à la justice pénale reste donc ouvert pour toute victime ayant témoigné devant la CVJR. Dans le cadre de son mandat, la CVJR accorde une attention particulière aux violations basées sur le genre, y compris les violences sexuelles.